La disparition des oiseaux est certes moins spectaculaire que l’éradication des éléphants ou des koalas, mais elle n’en est pas moins massive. Les chiffres des causes de la mortalité des oiseaux sont étonnants.
Les populations d’oiseaux s’effondrent un peu partout à travers le monde aussi sûrement en France, qu’en Europe et ailleurs. Ces diminutions, parfois drastiques, du nombre d’oiseaux comme du nombre d’espèces d’oiseaux a plusieurs origines mais restent globalement mal comprises.
Les principales cases de la mortalité des oiseaux
Si on veut vraiment aider les oiseaux, il faut regarder les chiffres en face et s’attaquer aux vraies causes de décès.
Les éoliennes loin d’être les tueuses que l’on croyait
C’est une idée reçue assez répandue, notamment chez ceux qui n’aiment pas les éoliennes et les accusent d’être à l’origine de la mort de myriades d’oiseaux. Leurs pales ne pourraient être évitées par les oiseaux en vol ….
Les éoliennes s’invitent dans l’espace vital des oiseaux et pourtant… © Bildagentur Zoonar GmbH
Et bien il s’avère que c’est faux, car s’il y a bien des oiseaux qui meurent à cause des éoliennes, le phénomène reste plutôt « marginal » avec, selon les estimations d’études nord-américaines entre 214.000 et 368.000 oiseaux tués par an sur le continent nord-américain. Un célèbre ornithologue américain, Albert Manville, estime lui ce chiffre à moins de 440.000.
Éoliennes : le résultat de 116 études distinctes
C’est l’examen de 116 études différentes qui a confirmé que les éoliennes sont très très loin d’être aussi mortelles pour les oiseaux que les autres causes, au premier rang desquelles le changement climatique.
Ne serait-ce qu’aux États-Unis, des centaines d’espèces d’oiseaux, dont certaines emblématiques comme l’aigle, qui sont sérieusement menacés par le réchauffement – certaines espèces pourraient voir 95 % de leurs effectifs disparaître ou encore l’extension constante des terres agricoles.
Lire aussi : 3 milliards d’oiseaux ont disparu en Amérique du Nord depuis 1970
En France, on estime la mortalité aviaire entre 0,3 et 18,3 oiseaux par éolienne, quasiment identiques à ceux constatés aux États-Unis (5,2) ou au Canada (8,2). Des essais de réglage de la vitesse des éoliennes et autres ajustements spécifiques à chaque site permettent peu à peu de faire, comme c’est le cas pour les chauves-souris, diminuer le nombre d’oiseaux touchés par les pales.
Outre le changement du climat, les grandes causes de décès d’oiseaux sont :
- la pollution sous bien des formes
- les pesticides et surtout les néonicotinoïdes en règle générale, dont un plus particulièrement sur les oiseaux migrateurs
- la collision avec les immeubles, notamment aux façades en verre ou réfléchissantes
- la collision avec les voitures
- la chasse
- les pylônes électriques ou tour de communication
- les chats qui ne sont certainement pas les moindres…
Voilà le coupable de la mort de notre rouge-gorge © Fabrique Imagique
Les chats font un véritable carnage d’oiseaux
Les éoliennes, qui tuent entre 214.000 et 368.000 oiseaux par an et seraient responsable « de moins de 0.1 % … des morts d’oiseaux » en Amérique du nord.
Les collisions avec les tours radio et les pylônes électriques, c’est 6.8 millions et les collisions avec les voitures, 80 millions ! Une ligne électrique haute tension tue plusieurs dizaines d’oiseaux par kilomètre et par an (il y en a 100 000 km pour ne parler que de la France).
Les chats eux tuent de 1.4 à 3.7 milliards d’oiseaux par an ! C’est une étude fédérale qui le confirme et remet les choses à leur place.
Les chats causent donc, on a fait le calcul, environ 10,000 fois plus de morts parmi les oiseaux que les éoliennes ! Donc pour sauver les oiseaux enfermez vos chats…
Si vous voulez une autre source d’information générale sur les oiseaux aux États-Unis (en anglais) : 2019 State of Birds report
Une campagne est d’ailleurs tout juste lancée en France (toujours un peu à la traine…) pour en savoir réellement plus sur l’impact des chats sur la biodiversité, alors que les Australiens s’apprêtent à en abattre deux millions pour limiter les dégâts…
Article mis à jour et republié
Illustration bannière : Une rouge-gorge mort – © Palephotography