À quoi sert d’être écolo toute sa vie si on se met à polluer la Planète après sa mort ? Car c’est une chose aussi inévitable que la mort en soi : que l’on choisisse l’inhumation ou la crémation, notre mort aura forcément un impact sur l’environnement. Toutefois, des alternatives existent pour allier mort et écologie.
Des exemples de funérailles écologiques
Un peu partout dans le monde, on essaie d’être écolo jusqu’à la fin, et même après. Alors pour que notre passage sur Terre ne laisse plus aucune trace, même après notre départ, des associations de protection de l’environnement veille à rendre les funérailles vertes au possible.
Tout en conservant les procédés traditionnels de crémation ou d’inhumation, on va choisir des matériaux alternatifs au bois laminé ou exotique et même faire appel à des ressources renouvelables.
Par exemple, des associations américaines proposent d’extraire les plombages au mercure des corps avant leur crémation. Le cimetière Centennial Park à Adelaïde, en Australie, a mis au point une charte écologique par laquelle le personnel s’engage à rationaliser les ressources et à observer de bonnes pratiques environnementales. Le crématorium de Cornebarrieu, en Haute-Garonne, quant à lui, propose une urne entièrement biodégradable.
Il existe certaines alternatives aux produits funéraires classiques. – © Rawpixel.com
Des cercueils écologiques
Chez nos voisins européens on délaisse de plus en plus les cercueils en bois pour des matériaux beaucoup plus écolo.
Des cercueils en carton
Utilisés depuis une trentaine d’années dans les pays du nord, mais de façon très confidentielle en France, les cercueils en carton « séduisent » de plus en plus. Il faut dire qu’AB Crémation met le paquet : les cercueils sont personnalisables et les motifs à sélectionner sont pleins de couleurs pour certains et en tout cas, très esthétiques.
Ce cercueil en carton supporte jusqu’à 250 kilos et en pèse seulement 7. Il est résolument plus écologique car conçu en papier recyclé, dans lequel sont injectés des fibres naturelles et de l’amidon de maïs afin de le solidifier. Il est décoré avec des teintures à l’eau et le capiton intérieur est en lin
- Le cercueil est ainsi biodégradable à 100 % ;
- il ne contient ni chlore, ni fluor. Il présente un faible taux d’oxyde d’azote et ne dégage aucun métal lourd durant la crémation ;
- en outre, il réduit le temps de crémation à 15 min en moyenne alors qu’il est d’1h30 avec un cercueil standard.
Une urne bio
L’urne bio est conçue pour « redevenir poussière » et au passage, donner naissance à un bel arbre qui fera office de plaque commémorative. Bios Urn est une société américaine. Celle-ci commercialise des urnes funéraires se présentant comme un grand gobelet en carton sauf que celui-ci est fabriqué à base de fibre de noix de coco, à laquelle sont mélangés des fertilisants biologiques, de la tourbe, de la cellulose et des graines d’arbres.
Les cendres du défunt sont recueillies dans le gobelet qui sera à son tour enterré. Au bout de quelques temps, le contenu du gobelet donne un « coup de pousse » aux graines qui deviennent un bel arbre à la mémoire du défunt.
Bios propose d’ensevelir l’urne dans l’un de ses parcs aux États-Unis et de suivre la croissance de l’arbre en ligne.
Outre Manche, l’enterrement écologique est à la mode !
Au Royaume-Uni, concilier mort et écologie n’a rien de tabou, au contraire ! Les bio-cimetières ont le vent en poupe : il s’en crée 40 chaque année. En Angleterre, près de 270 bio-cimetières ont emboîté le pas au Natural Death Centre ouvert à Londres en 1993. Il s’agit de forêts qui viennent peu à peu remplacer les cimetières. Ces aires naturelles sont accessibles au public : on peut s’y balader et même pique-niquer. Ce sont des lieux privilégiés pour communiquer avec la Nature tout en communiant avec le défunt.
Les Pays-Bas, la Suède et les États-Unis ont, eux-aussi adopté le système.
Le Natural Death Centre est un spécialiste des funérailles écologiques outre Manche : il commercialise un guide des obsèques écologiques en vente sur son site (naturaldeath.org.uk) et organise depuis 2008 un salon des Obsèques vertes.
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