À quoi sert d’être écolo toute sa vie si on se met à polluer la Planète après sa mort ? Car c’est une chose aussi inévitable que la mort en soi : que l’on choisisse l’inhumation ou la crémation, notre mort aura forcément un impact sur l’environnement. Toutefois, des alternatives existent pour allier mort et écologie.
Les alternatives à l’inhumation et à la crémation
De nouvelles technologies se développent peu à peu en vue de protéger l’environnement. Outre l’humusation, on trouve d’autres techniques.
L’aquamation
Cette technique se trouve aux antipodes de la crémation. Ainsi, au lieu de brûler le corps, on plonge celui-ci dans un bassin avec une eau chauffée à 93°C. On y adjoint un mélange carbonates et d’hydroxydes qui accélèrent le processus de décomposition. Au bout de quelques heures seulement, la chair et les organes sont totalement décomposés et il ne reste plus que le squelette. Les os sont ensuite broyés et rendus à l’entourage du défunt, exactement comme lorsque l’on remet les cendres à la famille après une crémation.
Le procédé est plus écologique que les procédés traditionnels : l’aquamation nécessite jusqu’à 10 fois moins d’énergie que la crémation et produit beaucoup moins de CO2.
En outre, l’eau peut être récupérée pour servir d’engrais
La résomation ou hydrolyse alcaline
Dans le même genre que l’aquamation, les Britanniques ont mis au point la résomation. Ici, on fait bouillir la dépouille placée dans un linceul en soie dans une eau à 150°C additionnée de soude et de potasse. Au bout de 2h, il ne reste plus qu’une poussière blanche, une poudre de calcium qui peut être placée dans une urne (si possible biodégradable).
La promession
Cette fois-ci, le corps n’est ni brûlé, ni plongé dans l’eau mais gelé grâce à de l’azote liquide à – 196°C. La dépouille devenue ainsi aussi fragile que du verre est soumise à des vibrations afin de la pulvériser. Les restes du corps sont ensuite lyophilisés pour extraire toute trace d’eau et débarrassés de tout métal. Ils sont enfin placés dans un cercueil.
L’enterrement n’est pas la seule solution technique après la mort. – © Twin Design
Ces alternatives font leur chemin à l’étranger, dans des pays où la mort est peut être moins taboue qu’en France. Mais les mentalités évoluent : on le voit bien avec la crémation qui était plus que marginale il y a 40 ans (0,5 % des obsèques en 1975) et qui représente aujourd’hui 1/3 des décès. Les problèmes écologiques que posent les procédés traditionnels motiveront sans doute la recherche de solutions plus écologiques et l’autorisation de techniques nouvelles pour des obsèques moins polluantes.
Article republié
Illustration bannière. Un enterrement écologique est-il possible ? Entre cimetière bio et humusation. Copyright : © Dan Bridge