Vous appréciez très certainement les produits artisanaux : ceux-ci sont de qualité et représentent un certain savoir-faire. Du coup, ils bénéficient d’une très bonne image que certains industriels souhaitent s’accaparer ! Après les vraies fausses herbes de Provence, allons voir de plus près un autre produit très présent dans nos cuisines : le miel.
Que dit la réglementation ?(3)
La réglementation française définit le miel comme « la substance sucrée naturelle produite par les abeilles de l’espèce Apis mellifera à partir du nectar de plantes ou des sécrétions provenant de parties vivantes des plantes ou des excrétions laissées sur celles-ci par des insectes suceurs, qu’elles butinent, transforment, en les combinant avec des matières spécifiques propres, déposent, déshydratent, entreposent et laissent mûrir dans les rayons de la ruche. A l’exception du miel filtré, aucun pollen ou constituant propre au miel ne doit être retiré, sauf si cela est inévitable lors de l’élimination de matières organiques et inorganiques étrangères. »
La composition
Les points de contrôle portent sur :
- sa teneur en sucres : fructose, glucose et saccharose qui varie d’un miel à l’autre ;
- sa teneur en eau ; ne peuvent avoir l’appellation « miel » que les produits qui contiennent au plus 20 % d’eau. Au-delà, il y a risque de fermentation ;
- sa teneur en matières insolubles dans l’eau ;
- sa conductivité électrique ;
- ses acides libres ;
- son indice diastasique et sa teneur en hydroxyméthylfurfural (HMF). L’hydroxyméthylfurfural est un dérivé de déshydratation des sucres ; ce n’est pas un produit toxique. Le taux légal européen est fixé à 40 mg/kg. Au-delà, il ne peut être commercialisé que sous l’appellation « miel industriel. »
L’origine
La législation n’impose pas de précisions réelles sur l’origine du produit. On lit sur les étiquettes les mentions « origine UE et hors UE ». Cette appellation très passe-partout masque l’origine de miels qui peuvent venir de n’importe où. Cependant, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) prend des mesures pour enrayer ce phénomène de fraude. Elle aurait en outre demandé la mise en place de contrôles plus rigoureux et d’un étiquetage qui énoncerait plus clairement les pays d’origine.
Comment choisir son miel ?
Pour être sûr de la qualité et de la pureté du miel que l’on achète, le premier geste serait d’aller l’acheter près de chez soi. Tous les pays ne mettent pas en oeuvre de législation drastique en matière de miel. Mieux vaut donc privilégier les apiculteurs locaux, et éviter les mélanges et les mentions floues quant à l’origine lors de l’achat.
La mention « récolté et mis en pot par l’apiculteur » est un gage de qualité.
Au niveau du contenant, préférez bien sûr les pots en verre : les pots en plastique risquent de contenir du bisphénol A.
La DLUO (date limite d’utilisation optimale) du miel est légalement de deux ans après
sa mise en pot. Veillez à conserver le pot non entamé à l’abri de la lumière, dans une pièce fraîche (environ 15°).
Lorsqu’il est entamé, conservez-le dans un récipient tout à fait hermétique que vous éviterez de contaminer (en plongeant une cuillère déjà portée à la bouche par exemple !)
(1) source : Huffigton Post.
(2)Miels de Chine – un scandale sur www.cetam.info
(3) source : DGCCRF
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La série sur la fraude aux produits artisanaux :