Vous appréciez très certainement les produits artisanaux : ceux-ci sont de qualité et représentent un certain savoir-faire. Du coup, ils bénéficient d’une très bonne image que certains industriels souhaitent s’accaparer ! Après les vraies fausses herbes de Provence, allons voir de plus près un autre produit très présent dans nos cuisines : le miel.
Le cas du miel chinois
Des laboratoires ont mis en place un certain nombre de techniques pour repérer les cas d’adultération. Ainsi, le CETAM (Centre d’études techniques agricoles Moselle-Lorraine) a-t-il décortiqué la composition de miels provenant d’autres pays d’Europe et de pays hors UE, notamment de Chine en 2011(2).
Le miel chinois gagne peu à peu du terrain sur les marchés européen et français. La raison : il est beaucoup moins cher ! Selon M. Garros de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), en 2011 « le miel importé de Chine arrive à 1,7 euro le kilogramme une fois déchargé. Le miel français type colza ou tournesol – 70 % de la production française – est à 3 ou 3,25 euros.».
Celui-ci est de qualité très médiocre, et a souvent été fermenté ou adultéré. D’ailleurs pendant 2 ans, de 2002 à 2004, le miel chinois était interdit dans toute l’Union Européenne.
Comme l’étiquetage ne mentionne en rien l’origine précise des miels (voir plus loin Que dit la réglementation ?) seule l’analyse pollinique permet de savoir où ce miel a été produit.
Le Cetam a donc procédé à l’analyse de 23 miels polyfloraux de diverses origines, achetés dans des enseignes de grande distribution, et 4 miels âgés de 8 mois et produits par des apiculteurs français afin de déterminer s’il y a eu ou non adultération et fermentation. Pour le savoir, ils mesurent le taux de glycérol, un alcool produit par les levures lors de la fermentation.
- Les miels de 8 mois d’âge provenant d’apiculteurs français sont parfaitement conformes aux normes ;
- Les miels de la grande distribution qui proviennent de France ou de l’UE ont des teneurs en glycérol (produit pas les levures) tout à fait correctes ;
- Les miels d’Amérique latine ont une teneur significativement plus élevée, mais qui reste acceptable.
- Dans les miels chinois ont été retrouvées des cellules de canne à sucre et d’amidon, ainsi que des levures mortes. Sur 5 miels chinois, 3 présentent un taux de glycérol extrêmement élevé alors que la directive européenne 74/409, stipule bien que le miel « ne doit pas présenter de signes de fermentation ».
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La suite p.3> Que dit la réglementation ?