Le massacre des éléphants continue en Afrique à cause du braconnage pour l’ivoire. Malgré les efforts de la police et des ONG, les trafiquants restent majoritairement impunis. L’ONG EAGLE tente de faire appliquer la loi en les mettant sous les verrous.
L’éléphant d’Afrique est le plus gros mammifère terrestre. Un véritable symbole pour les amoureux des animaux et les défenseurs de la vie sauvage. Toutefois, malgré la protection mise en place pour défendre cette espèce et l’interdiction du commerce de l’ivoire depuis 20 ans, le massacre des éléphants continue.
Il meurt encore aujourd’hui quatre éléphants toutes les heures. À ce rythme, il n’y aura plus d’éléphants sur le continent africain d’ici deux décennies. Aujourd’hui, il meurt plus d’éléphants qu’il n’en naît, la période de gestation de l’espèce étant de plus, particulièrement longue. Les pays les plus touchés sont le Kenya et la Tanzanie : en Tanzanie, la population a chuté de 63 % en cinq ans.
On compte aujourd’hui environ 500 000 éléphants sur le continent africain alors qu’au début du XXe siècle, ils étaient estimés à plus de deux millions. Les éléphants d’Asie sont également touchés par le braconnage. Pourquoi une telle baisse ?
L’ivoire : la raison du massacre des éléphants
Les facteurs de leur disparition progressive sont nombreux : la destruction de l’habitat naturel des éléphants, l’augmentation de l’urbanisation, etc. Mais surtout, les éléphants ont été décimés en masse pour leur ivoire tout au long des XIXe et XXe siècles. Or aujourd’hui encore, ils sont les victimes du braconnage pour l’ivoire.
Les défenses d’ivoire sont généralement embarquées pour l’Asie, principalement la Chine ou le Vietnam, friands de cette matière précieuse. D’après l’ONG Save the Elephant, le prix du kilo d’ivoire aurait triplé sur le marché noir entre 2010 et 2014 en Asie. Voilà donc ce qui aiguise l’appétit des braconniers et crée un juteux marché parallèle digne d’une mafia.
Le braconnage d’ivoire peu poursuivi
En juin 2015, une saisie de 228 défenses et 74 pièces d’ivoire a été effectuée au Kenya, l’une des plus grosses prises jamais réalisées. Le cerveau de ce trafic, Feisal Mohamed Ali, a été arrêté quelques mois plus tard en Tanzanie. Mais ceci reste un fait exceptionnel car les organisateurs du trafic d’animaux se font rarement prendre, à cause de la corruption qui règne dans ces pays. Ce sont généralement les braconniers ou les passeurs qui écopent de faibles amendes ou de peines de prison lorsqu’ils se font attraper.
Le kilo d’ivoire se revendant à 1 800 euros, les risques encourus en valent la chandelle pour les trafiquants. Selon l’ONG Wildlife Direct, seules 7 % des personnes condamnées au Kenya pour crimes contre des éléphants ou des rhinocéros terminent en prison. « Cela relève du miracle que quelqu’un arrêté au Kenya avec de l’ivoire, soit emprisonné », relève M. Drori, de l’ONG EAGLE pour le magazine Sciences et Avenir.
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