Ces usines et magasins qui ferment à cause des prix de l’énergie

Depuis quelques mois, certaines usines et magasins sont obligés de fermer à cause de la flambée des prix de l’énergie ; d’autres réduisent leur voilure.

Rédigé par Pauline Petit, le 10 Oct 2022, à 9 h 25 min
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La flambée des prix de l’énergie ne touche pas que les particuliers. Certaines usines, ou des commerçants ou des structures de loisirs, se voient contraints de suspendre leur activité, voire de mettre la clé sous la porte. Un malaise lorsque l’on promeut le Made in France.

Flambée des prix de l’énergie : les industries n’arrivent pas à suivre

Les exemples se multiplient dans la France entière, d’usines ou de commerces qui ne peuvent plus payer les factures d’énergie. C’est le cas d’industries particulièrement énergivores, comme la métallurgie ou la verrerie, mais également de plus petits commerces de proximité.

L’usine Duralex suspend son activité, d’autres ferment

Dans le Loiret, l’usine Duralex qui fabrique les célèbres verres a annoncé sa fermeture pour cinq mois ; chez Arc, qui fabrique aussi des verres, la production a été divisée par deux. Dans le Nord, l’aciérie LME risque de fermer à partir de la fin du mois d’octobre. En septembre, près de Nancy, une fonderie a annoncé sa fermeture. Le Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire annonce que si les prix ne reviennent pas à la normale, ce sont 50 % des industries qui risquent de fonctionner en sous-régime, et 7 % risquent de fermer.

usine energie

Les verreries demandent beaucoup d’énergie pour fonctionner © Vera Larina

Difficile de savoir comment ces industries vont passer l’hiver, dans un contexte global de fortes tensions énergétiques. Une situation inquiétante pour les salariés et dirigeants de ces industries, et un échec du Made in France ?

Les secteurs du loisir ne sont pas en reste. Certaines stations de ski se demandent déjà si elles pourront ouvrir cet hiver, alors que certains opérateurs qui gèrent des piscines ou des patinoires annoncent des fermetures de leurs structures, car elles n’arriveront pas à chauffer (ou refroidir) correctement leurs établissements.

Les commerçants également durement touchés

Du côté des commerçants, même son de cloche. Dans le Forez, deux magasins ont fermé en septembre, quelques jours après leur fermeture : en cause, des factures d’électricité de 15.000 euros impossibles à payer. Dans le Nord, deux boulangeries ferment à cause de l’inflation : « les facture ont augmenté de 40 % » estiment les gérants. Les boulangeries font partie des commerces les plus touchés par la hausse des prix, car elles sont concernées à la fois par la hausse des matières premières et par celle de l’électricité nécessaire pour cuire leur pain.

boulangerie ferme energie

Un four à pain, gourmand en électricité © Med Photo Studio

Ce sont également des supérettes, des glaciers, des brasseurs qui ont été contraints de mettre la clé sous la porte après des factures d’électricité « qui avaient triplé » pendant l’été.

Si les magasins ne ferment pas, ils tournent au ralenti : des nombreuses enseignes de grande distribution ont annoncé réduire leurs horaires d’ouverture pour limiter leurs consommations d’énergie. Ainsi, les magasins Super U, Leclerc et Lidl sont prêts à fermer une heure plus tôt le soir ; certains magasins Carrefour n’ouvriront pas le dimanche. En effet, un magasin qui reste ouvert jusqu’à 21 heures en plein hiver consomme de l’énergie et du chauffage de manière excessive lorsque la nuit et le froid sont à leur maximum.

Ce jeudi 6 octobre, un décret a annoncé la fin des publicités lumineuses entre 1 et 6 heures du matin. De même, à partir du 15 octobre, les enseignes de grande distribution devront éteindre leurs lumières et baisser leur chauffage le soir. Des mesures, elles, de bon sens dans un contexte global d’économies d’énergie.

Si l’on ne peut que déplorer les fermetures d’usines et de commerces sur le territoire français, il est intéressant de voir que des mesures de sobriété énergétique peuvent se mettre en place devant l’urgence. L’incitation à la consommation débridée – magasins ouverts le soir, le dimanche, publicités lumineuse et magasins allumés toute la nuit – doit être restreinte de façon durable. Reste à savoir si ces mesures d’urgence suffiront à éviter les pénuries d’énergie cet hiver…

Illustration bannière : Une fonderie, menacée par la fermeture à cause de la flambée des prix de l’énergie © Ded Mitiyay

 

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