L’orque égarée dans la Seine est finalement décédée

L’orque égarée dans la Seine, qui tenait en haleine depuis deux semaines les habitants de la Seine-Maritime, est finalement décédée le 29 mai 2022 au soir.

Rédigé par Anton Kunin, le 31 May 2022, à 11 h 04 min
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Le guidage de l’orque vers la mer a échoué. Une euthanasie a ensuite été décidée, mais l’orque est morte d’elle-même peu après, sans que l’euthanasie soit mise en oeuvre.

Le guidage de l’orque vers la mer a échoué

L’orque, qui était entrée dans la Seine mi-mai 2022, est finalement décédée. Retrouvée entre Honfleur et Le Havre, elle a été remorquée par les équipes du SDIS 76 et la brigade fluviale de la gendarmerie vers un lieu tenu secret, afin de mener une autopsie. Cette dernière est censée éclairer les biologistes sur la maladie dont souffrait cette orque et éventuellement permettre de savoir si elle a contracté cette maladie dans la mer ou dans la Seine.

Après de nombreuses réunions d’experts français et internationaux menées sous l’autorité du préfet de Seine-Maritime, le 28 mai 2022, une équipe pluridisciplinaire a d’abord tenté une opération de guidage de l’orque vers la mer. Pour cela, un dispositif expérimental de diffusion de stimuli sonores a été utilisé. Mais l’orque n’a pas réagi comme prévu : au lieu de prendre la direction de la mer, elle se déplaçait d’une rive à l’autre. Les enregistrements sonores effectués sous l’eau ont par ailleurs révélé des vocalisations assimilables à des cris de détresse. « Tous les scénarios ont été envisagés attentivement. Il fallait trouver l’option la plus douce et la moins invasive possible. Le scénario de la capture a été écarté parce que l’animal ne l’aurait pas supporté. Cela lui aurait demandé trop d’énergie et aurait été un trop grand risque pour lui », a justifié Sophie Poncet, chargée de mission mammifères marins à l’Office français de la biodiversité.

A lire aussi : Une puce satellite cause la mort d’une orque et pose de sérieuses questions

L’orque décédée dans la Seine souffrait de mucormycose

L’orque décédée sera donc autopsiée. « On va faire un examen sur place. Puis une série d’échantillons vont être collectés et analysés. Cela va nous permettre de connaître l’état sanitaire de l’animal, savoir s’il a été infecté par une bactérie ou un virus, ou s’il y a autre chose », a commenté le professeur Thierry Jauniaux, de l’Université de Liège, qui fait partie du groupe d’experts internationaux arrivés sur place.

D’après les observations effectuées lorsque l’orque était encore en vie, elle souffrait d’ulcérations et d’une dermatite profondes, qui ont causé des lésions nécrotiques. Les biologistes évoquent la mucormycose, une maladie émergente observée sur des mammifères marins à plusieurs endroits du globe (notamment en Amérique du Nord). Cette maladie touche des animaux immunodéprimés et entraîne une affection profonde du derme et de l’épiderme, qui peut s’emboliser au niveau sanguin pour atteindre les reins, les poumons, le coeur et le cerveau. Elle est liée à des champignons présents dans l’environnement. Elle est néanmoins sans danger pour les humains (hormis les personnes immunodéprimées).

Illustration bannière : Twitter Sea Shepherd France.
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Ah les effets du refroidissement climatique qui touche la Normandie (1°C hier)!

    Plus intéressant, la municipalité de Waldorf (Allemagne) vient de décider de punir de 50 000 euros d’amende les propriétaires de chats domestiques si ces derniers massacrent un cochevis huppé (passereau voisin de l’alouette des champs), espérons que cette mesure soit généralisée en France

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