Loos-en-Gohelle, la ville que les chefs d’État ne verront pas

Rédigé par Pierre Bafoil, le 2 Dec 2015, à 9 h 53 min
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Éduquer Autrement

« La philosophie de Loos-en-Gohelle ? Être dans la démonstration, pour accompagner les professionnels et montrer que les entreprises peuvent concrètement conduire la troisième révolution industrielle », assure-t-on au cd2e. C’est dans cet optique que le deuxième parcours, Éduquer Autrement, avait été pensé.

Le matin du 3 décembre, les délégations internationales étaient attendues en haut des terrils culminant à 186 mètres. La visite assurée par l’association de la Chaîne des Terrils avait pour objectif de sensibiliser à la grande biodiversité présente sur la Base.

Le circuit se poursuivait ensuite par la visite de l’un des trois « démonstrateurs » de Loos-en-Gohelle : le théâtre de l’éco-construction. Un espace conçu pour présenter l’ensemble des éco-matériaux disponibles, tels que le chanvre, le liège, et les vêtements recyclés. C’est également un espace de formation pour les professionnels désireux d’en apprendre plus sur le fonctionnement et l’utilisation de ces matières respectueuses des normes environnementales.

Création emblématique de la Base 11/19, la plateforme solaire LumiWatt constituait une des étapes principales du parcours. « C’est un laboratoire de test vers la transition écologique », explique Clémence Dubois. Grâce aux vingt-deux panneaux photovoltaïques présents sur le site, dix technologies différentes sont éprouvées afin de comparer les performances des différents matériaux utilisés. LumiWatt est aussi un lieu de formation, notamment pour les pompiers. Ils seront amenés dans les années à venir, à intervenir sur des toitures photovoltaïques. Inaugurée en 2011, la plateforme entame actuellement la phase 2 qui consiste à travailler sur les différents modes de stockage de l’énergie.
La visite se poursuit par un passage à la Fondation d’Auteuil qui forme des jeunes en réinsertion scolaire aux métiers de l’éco-construction.

C’est à la Cité des Provinces que devait s’achever le circuit. Les médiateurs de Culture Commune, la scène régionale installée sur la Base 11/19, étaient en charge de présenter son éco-réhabilitation prévue pour 2016. Une rénovation à l’image de la Cité Belgique dont la consommation énergétique a été divisée par 10 après travaux. A Loos-en-Gohelle, on compte actuellement 146 logements éco-conçus (hors bâtiments municipaux) et 709 en projet.

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La Cité Belgique, modèle de réhabilitation durable à Loos-en-Gohelle © Bafoil/ Rouxel

Produire Autrement

« La Base 11/19 est un symbole de travail », souligne Clémence Dubois. Le troisième circuit avait pour vocation de souligner les nouveaux modèles économiques portés par Loos-en-Gohelle qui souhaite valoriser le groupement et la coopération des entreprises. Dans un premier temps, les délégations auraient visité la « pépinière » qui accueille et accompagne une quinzaine d’entreprises travaillant dans le secteur du développement durable. À l’occasion de la COP21, plusieurs d’entre elles avaient prévu de s’installer pendant trois jours dans les locaux de la Base 11/19 afin de présenter leur savoir faire, et « envoyer un message de dynamique régionale. »

« Démonstrateur » incontournable de la ville, le projet Réhafutur était également au programme de ce circuit. Les 400 m2 de cette maison d’Ingénieur des mines classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, ont été transformés en bâtiment basse-consommation. Depuis un an et demi, les capteurs placés sur les façades permettent d’expérimenter la résistance de sept types d’éco-matériaux : la laine de mouton, la fibre de lin, et de bois, le textile recyclé, le liège, le béton de chanvre, et la ouate de cellulose. Une réussite puisque la consommation énergétique de cette maison datant de 1920, a été divisée par douze.

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Projet de réhabilitation Réhafutur © Bafoil/ Rouxel

Vers 13h, un repas préparé avec des produits locaux devait être servi aux délégations par des étudiants bénévoles venus de lycées hôteliers de la région. « On voulait montrer le côté chaleureux du territoire sans être trop formels. Il y avait une vraie volonté d’être le plus frugal possible dans le financement de la journée, notamment grâce aux sponsors et au bénévolat, » précise Clémence Dubois

L’après-midi, les officiels pouvaient déambuler dans les allées du salon « Solution » qui présentaient des entreprises emblématiques de la région, ou assister à une conférence, notamment animée par Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement. « Les délégations seraient venues voir par curiosité, et prendre des idées. »

« C’est vrai qu’on est plutôt déçu par cette annulation, témoigne le patron du bar Saint-Hubert, le maire a beaucoup investi pour que les délégations viennent. » Mais à la Base 11/19, l’optimisme est de mise. Selon le cd2e, toute cette préparation « a créé des synergies et de nouvelles perspectives de projets entre de nombreux acteurs qui ne se connaissaient finalement pas très bien. » Au printemps 2016 « un événement de ce type » est prévu pour faire connaître le rôle de chacun et maintenir la dynamique initiée par la COP21. Affaire à suivre.

Rédigé par Pierre Bafoil et Victoria Rouxel.
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Pierre peut être suivi sur Twitter sur @BafoilP.

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Ils sont pas bien courageux ces chefs d’états !!
    Ou alors c’était prémédité ?
    Finalement ces attentats les arrangent bien :):)

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