Les associations dénoncent les dispositifs publics ciblant les plus démunis

Le froid s’est installé partout en France et les associations s’inquiètent du sort réservé aux personnes vivant dans la rue : les migrants et les SDF. Par leurs diverses actions, elles tentent d’alerter les pouvoirs publics.

Rédigé par MEWJ79, le 7 Dec 2017, à 10 h 25 min
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Les associations alertent les pouvoirs publics sur les traitements réservés aux personnes vivant dans la rue. À Paris, la Fondation Abbé Pierre dénonce les dispositifs anti-SDF ; à Calais, les associations accusent les forces de l’ordre de retirer leurs effets personnels aux migrants.

À Paris la Fondation Abbé Pierre lance l’opération #SoyonsHumains

La Fondation Abbé Pierre et Emmaüs Solidarité ont dévoilé l’opération #SoyonsHumains pour dénoncer les installations mises en place par certaines municipalités pour empêcher les SDF de rester vivre dans les centres-villes. Ces dispositifs anti-SDF sont variés et n’ont qu’une seule vocation : empêcher les sans-abris de s’installer à certains endroits, notamment ceux où passent de nombreux touristes. Ainsi, en plein Paris, un système d’arrosage automatique a été installé à la sortie d’un parking souterrain, où certains SDF avaient l’habitude de venir se reposer.

La dernière campagne de communication a donc été baptisée #SoyonsHumains. Les deux associations ont posté une vidéo sur YouTube, mais ont également collé de nombreuses affiches dans plusieurs villes de France pour la relayer. C’est une nouvelle forme de mobilier anti-SDF, la « douche anti-SDF » qui a motivé la Fondation Abbé Pierre à mettre en place cette opération. Un dispositif qui envoie de l’eau froide sur quiconque aurait l’idée de s’installer trop longtemps sur les lieux. Les militants de la fondation ont mis en place un site internet qui permet de poster des photos et de localiser ces dispositifs anti-SDF pour les répertorier.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Soyons humains

À Calais, les associations dénoncent la violence des forces de l’ordre

Près de Calais, les associations s’insurgent contre les agents municipaux cette fois. Ces derniers regroupent au quotidien les divers objets laissés par de jeunes migrants chassés de leur cachette nocturne. Dans les couvertures, les hommes en blanc entassent ces biens avant de nouer les bords et de lancer le tout dans la benne à ordures. Un ballet qui se reproduit chaque jour.

Depuis le 1er octobre, 46 destructions de sites regroupant des abris ont été enregistrées par l’association l’Auberge des migrants. Comme ce mardi 5 décembre, où trois fourgonnettes de policiers sont venues déloger une quinzaine de jeunes Éthiopiens, allongés au bord de l’eau, à l’abri sous des cartons et des couvertures que les associations leur avaient données. Les diverses associations sur place constatent que la tension monte.

migrants Calais

Des migrants à Calais © Edward Crawford Shutterstock

Elles dénoncent le fait que les forces de l’ordre retirent aux migrants une partie de leurs effets personnels, notamment ce qui les aide à se tenir au chaudLe Monde cite le préfet, qui affirme que ces actions se déroulent dans « le respect des droits des migrants et de la déontologie policière »(1).

Composée des « pauvres » qui ne peuvent pas payer les 800 euros que demandent les passeurs pour rejoindre Londres, la population migrante de Calais a souvent été déboutée de l’asile. Un jeune Afghan raconte au quotidien : « si tu vas dans leur hébergement, on te renvoie en Italie ». Et de poursuivre « C’est pas un hébergement, c’est un piège, poursuit-il. D’ailleurs, si on nous jette sans arrêt nos affaires, le message est clair : on ne veut pas de nous en France… »

Illustration bannière : SDF à Paris – © Stavrida
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Journaliste, je fais le grand écart entre football et littérature jeunesse.

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