Elles sont à la mode, même pour les bébés. Or, les boissons végétales, injustement appelées « laits », à base de soja, de riz, d’amandes… ainsi que les laits d’origine animale autre que bovine (de chèvre, de brebis, de jument, par exemple) ne sont pas du tout adaptées aux besoins des enfants de moins de 1 an.
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Emma
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Le lait de soja augmente les risques de carences graves
L’Anses a confirmé, par l’analyse des compositions de 211 jus végétaux ou lait animaux (autres que de vache), que la plupart des besoins nutritionnels du nourrisson n’étaient absolument pas couverts :
- l’apport énergétique est inférieur au seuil fixé par la réglementation sur l’alimentation infantile dans 73 % des cas,
- l’apport en protéines est insuffisant ou carrément trop important dans 83 % des cas,
- l’apport en lipides n’est pas assez important dans 77 % des cas,
- l’apport en sodium est inadapté dans 69 % des cas.
Des apports gravement carencés
Les conséquences sont particulièrement graves pour les bébés qui ont ingéré ces jus végétaux.
Malnutrition protéino-énergétique sévère, anémie, déshydratation avec alcalose métabolique, hypocalcémie (manque de calcium), hyponatrémie (manque de sodium), hypocholestérolémie ( manque de cholestérol), hypokaliémie (manque de potassium).
Des études ont recensé tous ces cas chez des bébés recevant exclusivement du jus d’amande, ou différents jus de soja, de châtaigne ou de riz de manière successive.
Ces retentissements sur la santé de l’enfant sont catastrophiques pour sa croissance, stoppée ou très ralentie, et peuvent déclencher des pathologies sévères. Et ce d’autant plus que l’utilisation de ces jus est précoce et prolongée.
© HGD
À propos des laits autres que de vache (brebis, jument, chèvre), et même s’il n’y a pas eu autant d’études que pour les jus végétaux, les pédiatres notent des taux en protéines beaucoup trop élevés, des teneurs en micro-nutriments ( en vitamine B9 et B12 notamment) inadaptées qui peuvent déclencher des carences. Ces laits peuvent aussi déclencher des allergies. Ils sont en 3e position des allergènes alimentaires, rappelle l’Anses.
L’Anses recommande que ces produits reçoivent un étiquetage qui indique qu’ils ne conviennent pas à l’alimentation des jeunes enfants de moins de 1 an, et même que leur utilisation peut entraîner des conséquences graves pour la santé.
L’avis de la diététicienne
Cet avis officiel de l’Anses vient retirer une sonnette d’alarme tirée depuis plusieurs années déjà par les pédiatres qui reçoivent ces enfants carencés aux services d’urgence à l’hôpital.
Il convient aussi de rappeler que le lait de vache n’est pas adapté non plus à l’alimentation des nourrissons ! Il est beaucoup trop riche en protéines, en sel et pas assez en fer. Il pourra faire son apparition sous forme de yaourt exclusivement, seulement à partir de la diversification alimentaire entre 5 et 6 mois. Même après 1 an, les pédiatres recommandent le lait de suite (pour ne pas mentionner le lait maternel, le meilleur pour nos tout-petits).
Article republié
Illustration bannière : Le lat de soja est déconseillé aux nourrissons de moins d’un an © 2p2play