Elles sont à la mode, même pour les bébés. Or, les boissons végétales, injustement appelées « laits », à base de soja, de riz, d’amandes… ainsi que les laits d’origine animale autre que bovine (de chèvre, de brebis, de jument, par exemple) ne sont pas du tout adaptées aux besoins des enfants de moins de 1 an.
-
-
Emma
-
Pointés du doigt suite à de nombreuses complications chez des enfants de moins d’un an, les « laits végétaux » (soja, riz, amande, châtaigne, quinoa, etc.) ou des laits d’origine animale (chèvre, ânesse, jument, etc.) sont à proscrire pour les nourrissons de moins de un an.
Le lait de soja ne couvre pas les besoins nutritionnels de bébé
L’alimentation infantile fait l’objet d’une réglementation très précise et pointilleuse(1)sur la composition des laits, appelés « préparations pour nourrissons » et « préparations de suite ». Elle fixe les ingrédients et les teneurs minimales et maximales en vitamines et minéraux autorisés dans ces produits, mais aussi les allégations sur les étiquetages.
© VGstockstudio
Cette composition est basée sur les besoins nutritionnels, très spécifiques et surtout très importants du nourrisson et du jeune enfant dont il faut assurer la croissance, qui se traduit par :
- une augmentation du poids de 50 %,
- une multiplication de la taille par 3,
- un cerveau qui passe de 300 g à 1 kg, soit une croissance cérébrale de 2 g/jour.
Des besoins nutritionnels adaptés à la croissance
C’est le seul moment de la vie où la croissance est aussi importante (même comparée à l’adolescence). Les besoins nutritionnels le sont donc eux aussi : énergie, protéines ou acides aminés, lipides, minéraux, vitamines, oligo-éléments doivent être justement dosés en fonction de l’âge du bébé.
© HTeam
Pour couvrir ces besoins, les pédiatres recommandent l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois, puis complété par une alimentation diversifiée. En cas d’alimentation par biberon, ils recommandent l’utilisation de préparations pour nourrissons jusqu’à 4-6 mois, puis de préparations de suite avec la diversification alimentaire.
Des « laits » qui n’en sont pas
La dénomination « lait » est définie par la réglementation européenne comme « le produit provenant de la traite d’une ou de plusieurs vaches ». La réglementation française précise que tout lait provenant d’une femelle laitière autre que la vache doit être désigné par la dénomination « lait », suivie de l’indication de l’espèce animale dont il provient : « lait de chèvre », « lait de brebis », « lait d’ânesse », etc… rappelle l’Anses(2).
© Olena Zaskochenko
Concernant les boissons d’origine végétale, seules les dénominations « lait de coco » et « lait d’amande » sont autorisées. Les autres produits devant porter le nom de « boisson » ou de « jus ». On devrait donc dire « jus de soja », « jus d’amande »…
Ces boissons d’origine végétale ne font pas l’objet d’une réglementation spécifique et sont seulement soumises aux obligations relatives aux produits d’alimentation courante. Ce qui laisse la place aux dérives…
Lire page suivante : des risques de carences graves