La communauté de communes Terres du Lauragais, près de Toulouse, a voté l’instauration d’une taxe de 92 euros dont seront redevables les nounous.
Le projet était dans les cartons depuis avril 2016, maintenant c’est fait : une communauté de communes à 30 kilomètres au sud de Toulouse vient de voter une taxe de 92 euros annuels dont les assistantes maternelles devront s’acquitter en raison de leur activité professionnelle.
Haute-Garonne : une communauté de communes décide de taxer les nounous
Si vous êtes assistante maternelle et que vous résidez dans la communauté de communes Terres du Lauragais, près de Toulouse, vous allez bientôt devoir vous acquitter d’une taxe assez farfelue : la « taxe couches-culottes ». Estimant que les représentantes de cette profession sont les premières responsables de la consommation de couches jetables mais aussi de pots de yaourt, les élus ont donc décidé de les assujettir à une taxe de 92 euros annuels, soit 25 centimes par jour.
Mécontentes, les assistantes maternelles ont formé un collectif de plus de 100 personnes et ont lancé une pétition contre cette taxe, une pétition qui a recueilli plus de 15.000 signatures. Dans leur réponse, les élus sont cependant formels : « La collectivité a la possibilité de facturer une personne qui utilise le service des ordures ménagères au titre de son activité professionnelle […], même si elle exerce son activité professionnelle sur son lieu de résidence« . Menaçant de répercuter cette taxe sur les parents, les assistantes maternelles ont pour leur part décidé de saisir le tribunal administratif.
© Rudometova Yulia
Couches-culottes jetables : une tonne de déchets par bébé
Un bébé a besoin de 6.000 couches-culottes en moyenne durant les deux premières années de sa vie. Cette invention, très pratique certes pour les parents tout comme pour les bébés, a cependant un coût environnemental. Les couches jetables sont constituées de 10 à 20 % de plastiques et de 5 à 10 % de polymères absorbants, ces derniers n’étant pas recyclables.
Rapportée à la population française, l’utilisation de couches-culottes représente 34 kilos de déchets par personne et par an, autant dire que la filière de la valorisation des déchets et les communautés de communes, qui la pilotent, peuvent très bien être tentées de chercher un financement correspondant au surcoût engendré.
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Mais pour Eliette Pujol-Théron, assistante maternelle à Villefranche de Lauragais interrogée par 20 Minutes : « Cette redevance est une véritable dérive car les parents payent déjà cette taxe. Est-ce que cette mesure va aussi s’appliquer aux personnes âgées ou handicapées qui portent des couches ? On nous demande de payer cette redevance qui s’applique aux entrepreneurs et artisans alors que nous ne sommes que salariés ».
Illustration bannière : Une taxe sur les couches – © Romrodphoto