Au Japon, on extrait du gaz de « glace qui brûle »

Rédigé par Alan Van Brackel, le 13 Mar 2013, à 17 h 22 min
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Extraction de gaz de « glace qui brûle » au Japon

hydrates-methane-gaz-solide-sediments-02Si les hydrates de méthane sont situés à plusieurs points sur le globe, ils sont notamment concentrés autour du Japon, les lieux à forte sismicité en étant souvent riches.

Le Japon aurait ainsi des réserves pour un siècle de consommation. Une aubaine selon le pays qui importe 95 % de l’énergie qu’il consomme. Depuis l’accident nucléaire de Fukushima provoqué par le tsunami du 11 mars 2011, les cinquantes réacteurs nucléaires de l’archipel ont quasiment été arrêtés, ce qui a renforcé l’achat de gaz.

Une première expérience réussie

Le Japon compte sur ses ressources en méthane et prépare le terrain depuis des années, jusqu’à une première expérience réussie le 12 mars 2013 dans les fonds sous-marins. Du gaz a été produit environ quatre heures après le début de l’expérimentation, au large de la péninsule d’Atsumi, au sud ouest du Japon. Le pays s’est inspiré d’autres expériences menées au Canada en surface pour ce test, mené par la société JOGMEC et l’Institut des sciences et techniques industrielles (AIST).

Ainsi, sous 1 km de profondeur marine, il a fallu creuser jusqu’à 330 mètres en sous-sol, et provoquer une chute de pression pour récupérer le gaz. « Notre ambition est de fiabiliser les technologies dans le but de parvenir à une exploitation commerciale« , a expliqué le ministre de l’Industrie, Toshimitsu Motegi. Le première étape sera de parvenir à une extraction stable durant deux semaines. Le ministre souhaite utiliser les ressources naturelles, alors que le gouvernement hésite à relancer les centrales atomiques du fait des coûts engendrés par l’importation d’énergie. Le projet d’étude devrait se poursuivre jusqu’en 2019.

La décompression des hydrates de méthane, seule méthode fiable ?

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Mal gérée, l’extraction d’hydrates de méthane augmente fortement l’effet de serre.

Pas besoin d’être très calé en chimie pour comprendre le risque de l’exploitation du méthane en matière d’effet de serre. Leur combustion émet certes du CO2, mais pas plus que le gaz naturel (et beaucoup moins que le charbon et le pétrole). Néanmoins, le risque majeur est de faire remonter involontairement de grandes quantités de méthane dans l’atmosphère par des fuites. Or le méthane (CH4) a lui un pouvoir de nuisance beaucoup plus élevé que le CO2 en tant que gaz à effet de serre.

La méthode testée par le Japon actuellement consiste à décompresser les hydrates de méthane avant de les remonter, de manière à récupérer l’intégralité du gaz sans fuites.

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Chercheur dans l'âme, partagé entre l'Europe et les Etats-Unis. Parmi ses passions la musique, la photographie, et les différentes cultures du monde, Alan...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. Alan Van Brackel

    Bonjour Loïs, pour l’annonce des Japonais, un communiqué de presse publié par le gouvernement et reçu par mail. Pour le reste, des sources multiples en français et en anglais.

  2. S’il est aisé de comprendre les besoins de notre civilisation en énergie, je peine à comprendre l’entêtement pour les énergies fossiles dont la combustion ne fait que remettre du carbone dans l’atmosphère. Ce même carbone qui a été séquestré durant des millions d’années au cours desquelles l’humanité n’aurait eu aucune chance de survie…

    • Je n’ai pas trouvé les sources de cet article, pouvez vous me les precisez s’il vous plaît?

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