CG : Quelles sont les parties communes de votre éco-habitat participatif ?
Le salon de la maison commune
« La maison commune est un espace que nous partageons et que nous utilisons régulièrement. Nous nous rassemblons dans le grand séjour pour nos réunions mensuelles. Cette maison est très pratique, c’est une véritable « pièce en plus », mais hors de son propre logement. Souvent, nous laissons les clés à des amis de passage ou pour la famille qui vient en visite, ce qui leur laisse leur intimité et une totale autonomie. »
La maison commune est très fonctionnelle : un grand séjour, une petite cuisine tout équipée, un coin buanderie, une mezzanine avec un coin lit, une chambre, une salle de bain et des toilettes. Un peu comme un gîte en somme. « Nous tenons un planning pour que chacun puisse l’utiliser et pour éviter les désaccords. Pour l’entretien c’est simple : c’est celui qui utilise la maison qui la nettoie ! »
Le jardin appartient lui aussi à tout le monde ; chacun peut en jouir comme il l’entend. Là, pas d’obligations réellement, les habitants s’arrangent entre eux de manière informelle.
« Au début, nous avions élaboré un planning de la tondeuse, mais ça n’a pas marché. Certains apprécient passer la tondeuse tandis que d’autres ont la main verte et aiment s’occuper du potager. »
Il n’y a que pour les poubelles qu’il faut respecter un planning « chaque famille est responsable des poubelles pendant un mois, et on tourne ».
Tout le monde s’occupe de l’entretien, en particulier à l’occasion de la journée des travaux : « 1 fois par mois, nous relevons les manches. Ce dimanche par exemple, nous avons passé la journée à couper du bois, dans la bonne humeur ! Pour les travaux plus lourds, nous faisons appel à des professionnels. »
Toutes les décisions sont prises d’un commun accord. Ici, pas de syndic : la gestion est collective.
CG : quelles sont les valeurs communes qui vous ont rapprochés ?
Jean-Louis : « pour moi, il s’agissait avant tout d’un projet politique plutôt que social. J’avais envie de montrer qu’on peut vivre ensemble, qu’on n’est pas obligé d’être individualiste, même si notre société l’est. Je n’avais pas envie d’évoluer dans l’anonymat d’une ville. J’avais envie de créer une échelle intermédiaire. »
Martine : « la solution s’est imposée à moi. On m’a proposé l’habitat groupé. Et moi, j’avais envie d’habiter en ville, de manière intelligente : pratiquer du covoiturage, avoir des solutions pour faire garder les enfants facilement, s’entraider entre voisins. On peut engueuler les enfants des autres sans aller au tribunal ! Je plaisante mais c’est important de donner aux enfants d’autres références que les siennes propres. J’ai été motivée par des raisons humaines et même philosophiques. »
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> suite : les grandes étapes pour mener à bien un projet d’habitat groupé