Si les animaux domestiques peuvent apporter beaucoup de bienfaits aux enfants, ce n’est pas forcément le cas pour ce qui est de leur santé, révèle une étude à grande échelle conduite aux Etats-Unis.
Il a été démontré par le passé que le fait de côtoyer des animaux enfant aidait à réduire le risque d’asthme, et plus généralement, d’allergies. Des « chiens d’éveil » aident aussi des enfants handicapés dans leur éducation. Néanmoins, une étude récemment parue aux Etats-Unis par la Rand Corporation, un think tank spécialisé dans les questions de société, révèle que grandir avec des animaux n’améliore en général ni la santé physique ni la santé mentale des enfants.
Aucune preuve que les enfants issus de familles avec des chiens ou des chats ont une meilleure santé…
La statisticienne Layla Parast, co-signataire des travaux, les plus importants jamais conduits sur le sujet, déclare ainsi : “nous n’avons pu trouver aucune preuve que les enfants issus de familles avec des chiens ou des chats ont une meilleure santé, que ce soit en termes de bien-être mental ou de santé physique”.
BFF… et certainement pas mauvais pour la santé ! © Nestor Rizhniak
Contrairement à des études précédentes portant sur des échantillons de population plus petits, le travail de la Rand Corporation a permis de distinguer entre les différents facteurs du bien-être d’un enfant autres que le fait de posséder un animal de compagnie. (2)
Layla Parast ajoute : « Tout le monde dans l’équipe de recherche a été surpris des résultats. Nous avons tous grandi avec des chiens et des chats. Nous partions tous de l’idée, du fait de nos expériences personnelles, qu’il y avait un lien » entre bien-être et animaux.
Les familles qui ont des animaux sont généralement en meilleure santé, mais quel est le lien de cause à effet ?
L’étude, qui a comparé 2.200 enfants vivant dans des foyers avec au moins un chat ou chien à 3.000 foyers sans, a toutefois constaté que les familles possédant des animaux domestiques étaient, généralement, en meilleure santé et étaient légèrement plus actives.
Elle a aussi souligné que les enfants avec des animaux étaient plus susceptibles de développer un trouble de l’attention, étaient plus obéissants, et que leurs parents avaient tendance à faire moins attention à leurs émotions, leur comportement et leur capacité d’apprentissage.
Bref, des effets contradictoires. Grandir avec des animaux serait-il même mauvais pour le développement ? Les conclusions hâtives dans un sens ou l’autre ne sont pas possibles : il fallait aussi ajuster ces résultats pour tenir du compte du fait qu’une famille qui possède un animal domestique, chien ou chat, n’est pas représentative du reste de la population.
En prenant en compte une centaine de variables, comme le niveau de vie, le type de logement et les capacités linguistiques, le lien entre le fait d’avoir un chien et chat et d’être en meilleure santé n’était plus présent.
Les chercheurs concluent qu’il faudrait désormais mener une étude sur des durées longues. Mais « il est peu probable qu’une telle étude soit financée par qui que ce soit« , regrette Layla Parast.
Illustration bannière Grandir avec des animaux est tout de même un plaisir ! © Alena Valodzkina
Références :
- Revue Anthrozoos, 3 août 2017, “A Propensity-Score-Weighted Population-Based Study of the Health Benefits of Dogs and Cats for Children”, Jeremy N. V. Miles, Layla Parast, Susan H. Babey, Beth Ann Griffin. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Revue Anthrozoos, 3 août 2017, « A Propensity-Score-Weighted Population-Based Study of the Health Benefits of Dogs and Cats for Children », Jeremy N. V. Miles, Layla Parast, Susan H. Babey, Beth Ann Griffin. (Cliquez sur cette source pour remonter)