Le débat sur le gaz de schiste n’est ni neuf ni clos. Mais il connaît un rebond, poussé par l’actualité géopolitique et économique.
Le gaz de schiste, les pour et les contre se renforcent
Qu’il s’agisse des partisans ou des opposants au gaz de schiste, chacun trouve dans l’actualité récente des arguments nouveaux qui renforcent son argumentation et ses convictions.
D’un coté, on constate le prix énorme que fait peser le passage au tout renouvelable sur l’économie, notamment en Allemagne.
Chez notre voisin, des voix s’élèvent pour dénoncer le prix de l’énergie payé par les particuliers et les industriels. Les mêmes dénoncent le recours massif au charbon qu’entraîne en Allemagne l’abandon du nucléaire et notent au passage que le gaz de schiste serait, malgré tout, moins nocif que le charbon en termes d’émission de CO2 et d’impact sur le réchauffement climatique.
Un exemple de fracturation hydraulique au Texas © CC, Tim Lewis
Toujours du coté des pro-gaz de schiste, il y a ceux qui notent que les écarts de compétitivité entre les pays qui l’exploitent et comptent bien en profiter (USA, Grande-Bretagne, …) et les autres, rend le refus de son exploitation de plus en plus difficile à justifier.
D’autant plus que sont mis en avant les nombreux progrès techniques qui permettent de forer et extraire du gaz de manière bien moins nocive qu’il y a quelques années (aux États-Unis).
Le chômage n’est pas le seul argument invoqué : on évoque aussi la modernité en soulignant que refuser de ne serait-ce que d’explorer pour savoir (s’il y a ou non du gaz de schiste) est une attitude anti-scientifique, voire obscurantiste. Ceux-ci réclament donc un débat fondé sur une meilleure analyse de la situation et une volonté de savoir avant de refuser ou d’accepter cette source d’énergie.
La géopolitique intervient dans le débat énergétique
Les derniers renforts viennent de la géopolitique et d’Ukraine. Le calcul est le suivant : il faut se dégager de la dépendance croissante des Européens au gaz russe et aux caprices de Poutine et de Gazprom.
Actuellement, les Américains envisagent d’autoriser l’exportation de gaz américain pour prendre la place du gaz russe…et aider l’Europe à diversifier ses approvisionnements. Si cela était le cas, cela accentuerait les importations d’énergie des Etats-Unis qui, du fait du gaz de schiste, ont trop de charbon. Le charbon américain inonde l’Europe depuis trois ans et ce charbon bon marché rend l’exploration du gaz de schiste européen moins attractive !
Gaz de schiste – l’état des lieux
La France et la Bulgarie sont les 2 seuls pays à avoir interdit la fracturation hydraulique. Il y a des moratoires en Allemagne, Irlande, Danemark, République tchèque, et la réglementation a été renforcée en Autriche et en Lituanie, alors que des régions de l’État espagnol l’ont également interdite.
La fracturation hydraulique a été interdite dans les États du Vermont, New Jersey, New York, et dans des municipalités au Colorado, Texas, Ohio, Pennsylvanie et Caroline du Nord. Elle est autorisée partout ailleurs.
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