Forêts publiques : un décret pourrait favoriser le déboisement et abattre l’ONF

En se passant de l’avis de l’ONF pour certaines opérations de déboisement dans les forêts publiques gérés par des collectivités locales, un projet de décret pourrait bien sonner le glas de l’Office.

Rédigé par Paul Malo, le 1 Jun 2019, à 7 h 40 min
Forêts publiques : un décret pourrait favoriser le déboisement et abattre l’ONF
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Un projet de décret propose de ne plus consulter l’Office national des forêts (ONF) concernant des opérations de déboisement dans des sites gérés par les collectivités locales.

Se passer de l’avis de l’ONF pour déboiser les forêts publiques

Décidément, les engagements en faveur de l’environnement ne correspondent en rien à la réalité des actes posés sur le terrain. Déjà, le Conseil national de protection de la nature (CNPN), censé donner un avis sur les demandes de dérogation à la protection des espèces protégées, était dans la ligne de mire de Matignon… C’est maintenant au tour de l’ONF d’être dans le viseur.

Le service public forestier protège et gère les forêts françaises depuis plusieurs siècles © Gilles Paire

En effet, là aussi dans le cadre de la simplification des procédures d’autorisation environnementale, le gouvernement souhaite carrément se passer de l’avis de l’ONF pour certaines opérations de défrichement effectuées dans des forêts publiques(1). Ce projet de décret a provoqué la surprise parmi les fonctionnaires et agents de l’ONF.

L’État voudrait pouvoir se passer de l’avis de l’office, quand il s’agit de décider d’autoriser ou non la transformation d’une forêt publique en zone commerciale, en lotissement ou en parcelle agricole…

63 % de la surface des forêts publiques

Le Snupfen, Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel, estime pour sa part que le gouvernement « prend des mesures facilitant la déforestation en France ». Du côté du ministère de l’Écologie, à l’inverse, on estime que l’ONF n’est pas forcément compétente pour les forêts gérées par les collectivités locales.

La France compte 16,9 millions d’hectares, soit 31 % de la surface du pays. Sur ce total, plus de 4,5 millions d’hectares de forêts sont actuellement gérés par l’Office national des forêts (ONF) au nom de sa mission de service public. Au total, 2,9 millions d’hectares sont des forêts communales, soit 63 % de la surface des forêts publiques.

Un ONF en crise profonde

Selon le projet de décret proposé, certaines opérations de défrichement effectuées dans les forêts communales ne seraient alors plus du ressort de l’ONF. Pour l’instant, ce projet a déjà été soumis au Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT), fin mars 2019.

Forêt en Gironde © SpiritProd33

En janvier dernier, le directeur de l’ONF avait quitté ses fonctions sur fond de crise. L’office est au bord de la faillite. Après un déficit de plus de 20 millions d’euros sur un budget de 855 millions en 2018, la dette financière de l’établissement a augmenté de 60 millions d’euros l’an passé. En cause : un prix moyen des ventes de bois trop peu élevé pour couvrir les charges d’exploitation. Ce nouveau décret pourrait bien sonner le glas d’un office qui remonte à Colbert et a par conséquent une connaissance approfondie des espaces forestiers de France.

Illustration bannière : L’ONF est dans la tourmente – © franz12
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5 commentaires Donnez votre avis
  1. De puis que les agents de l’ONF sont rétribués en partie par une commission sur les ventes de bois, ils se sont mis à déboiser à tort er à travers !!! Même pas besoin de Mac Ronds
    pour cela. Quel gâchis !!!

    • vous racontez n’importe quoi…

  2. A quelques centaines de mètres de ma maison, l’ONF est venue abattre des sapins pour les vendre à des producteurs de papier. La forêt, AVANT leur intervention, était très jolie, accueillante et on pouvait même y aller aux champignons, APRÈS leur intervention c’est un énorme tas de branches et de bouts de bois AFFREUSEMENT laissée telle quelle et dans cet affreux coin on ne peut même plus s’y promener, même que, actuellement, une simple allumette pourrait mettre le feu partout……… (merci qui ?)

  3. Je m’excuse pour le mot employé mais j’assume complètement, les c… se sont largement multipliés ces dernières décennies, tant au niveau européen qu’au niveau du gouvernement français. Ceci en matière d’écologie, de la préservation des savoirs faire et de la valeur humaine et sociale du travail.

  4. avoir la macronite (vouloir toujours plus de pognons ) donc il supprime tout ce qui vient du patrimoine de la France et en 2022 il ne resteras plus rien du patrimoine que le pays a mis des centaines d’année à préserver (merci qui?)…………………!

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