Et cette demande, c’est nous qui la générons, nous et notre consommation excessive de viande. Manger moins de viande, c’est donc moins polluer mais c’est aussi diminuer la pression sur les éleveurs. Moins de demandes, c’est diminuer la nécessaire rentabilité et la pression des grandes industries sur les petits producteurs. Ces derniers peuvent alors mieux respecter les bêtes qui plus détendues, vous fourniront de meilleurs produits.
Car une trop grande pression peut également conduire à des situations sanitaires douteuses. Rappelez-vous de l’affaire de la vache folle. Des centaines et centaines de bovins sont atteints d’une encéphalopathie spongirforme bovine. La raison de l’apparition de cette maladie ? L’utilisation de farines animales issues de carcasses bovines et animales pour nourrir… des bovins. La recherche de productivité est telle qu’on a nourri les vaches avec des restes de vaches…
Une législation de plus en plus encline au bien-être animal
Tout comme l’INRA approfondit sans cesse ses recherches sur le bien-être animal, la législation européenne évolue sur le sujet.
Ainsi, sont protégés autant que possible les animaux d’élevage, les poulets, les poules pondeuses, les porcs, les bovins de boucherie ainsi que le transport aérien, ferroviaire, maritime et routier des animaux est réglementé. Le contexte d’abattage est également normé afin d’épargner le plus possible la douleur et le stress à l’animal.
En 2013, une nouvelle réglementation a été mise en place concernant l’expérimentation animale en cosmétique afin d’épargner les animaux utilisés comme cobaye. En faune sauvage, le piégeage des animaux comme le castor, la loutre, le blaireau, l’hermine à des fins de gestion de la faune ou d’obtention de fourrure doit être effectué sans cruauté.
Depuis 2012, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) oeuvre pour l’interdiction des cages conventionnelles pour l’élevage des poules pondeuses. Ces cages devraient pouvoir être échangées avec des volières à ponte, respectant davantage le fonctionnement des poules pondeuses en limitant le stress et les dommages sanitaires liés à l’élevage en cage. D’ailleurs, l’Etat s’est récemment engagé à aider la mise aux normes des installations pour les poules pondeuses bio.
Sans grande surprise, le bien-être animal consiste surtout à respecter l’animal en tant qu’organisme vivant sensible. Peu importe que l’on parle ici d’animal de compagnie, d’aide au travail, d’élevage laitier, d’élevage à viande ou d’élevage en captivité, le but principal est de prendre en considération le comportement naturel de l’animal, ses habitudes alimentaires, ses cycles de sommeil, l’espace vital qu’il lui faut pour vivre afin de lui épargner toute douleur, maladie, stress ou angoisse.
Pour cela, les méthodes de production doivent changer et les manières de consommer également. Il ne s’agit plus pour le consommateur de vouloir toujours consommer au prix le plus bas peu importe les conditions d’élevage mais de prendre conscience des réalités liées au monde animal pour ensuite comprendre que la qualité et le respect ne sont pas possibles à n’importe quel prix.
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Animaux et bien-être