‘Time-out’ ou éducation positive : faut-il punir son enfant ?

Est-ce efficace de punir son enfant ? La réponse est non, d’après de nombreux professionnels de l’éducation. Explorons les alternatives avec l’éducation positive, qui rappelons-le, ne consiste pas à céder, mais à apprendre à son enfant à gérer ses émotions.

Rédigé par Pauline Petit, le 27 May 2023, à 16 h 02 min
‘Time-out’ ou éducation positive : faut-il punir son enfant ?
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Par médias et livres interposés, le débat fait rage. Faut-il punir son enfant ? Le mettre au coin ? Deux écoles éducatives s’affrontent : les partisans du « time-out » contre ceux de l’éducation positive. Parents, vous êtes perdus ? Voici quelques clés pour vous en sortir.

Les alternatives à la punition chez les enfants

Le 23 mars dernier, une tribune paraît dans le journal Le Monde, signée par 280 chercheurs et professionnels de l’éducation. D’après eux, le recours à des méthodes répressives est « défavorable, voire contre-productif »(1), pour le développement de l’enfant.

punition

File dans ta chambre, une punition inefficace ? ©Tatyana Dzemileva

En cause notamment, une méthode d’éducation répressive élaborée par la psychologue Caroline Goldman, celle du « time-out ». On peut traduire ce concept par « mise à l’écart », soit la bonne vieille méthode du « Au coin ! »  ou du « File dans ta chambre ! » Une punition qui serait inefficace.

File dans ta chambre, une méthode inefficace

Selon Caroline Goldman, on peut isoler l’enfant dans sa chambre, en cas de transgression, dès 1 an. Il ne faudrait « pas hésiter à laisser l’enfant, au-delà de 4 ans, une demi-heure ou plus dans sa chambre » Par « transgression », Caroline Goldman entend des comportements comme « parler trop », « faire trop de bruit », « râler pour rien », « jeter les petits pots de la chaise haute ». Dans leur tribune au Monde, les chercheurs précisent qu’il s’agit pourtant de « comportements normaux chez le jeune enfant en raison de son immaturité ».

Les punitions, comme le coin, l’isolement, ou d’autres méthodes liées à la violence corporelle, ne sont pas efficaces, estiment les chercheurs : « en plus d’augmenter l’anxiété de l’enfant et d’aggraver ses problèmes de comportement, elles ne lui enseignent pas le bon comportement (par exemple, montrer à l’enfant comment demander l’objet, plutôt que de le punir parce qu’il l’a pris des mains). »

Comment éviter les punitions ? L’éducation positive

D’après Isabelle Filiozat, chantre de l’éducation positive, « toute punition est efficace et contre-productive. Punir est à bannir complètement du langage »(2). En cas de crise, de pleurs, d’énervement maximum, l’enfant a souvent besoin d’un adulte pour se calmer. L’idéal est donc de rester avec lui et de l’aider à s’apaiser avec des mots calmes. L’enfant pique une crise au supermarché ? On cherche à l’apaiser et, si on peut, en trouvant un coin tranquille. On laisse passer la tempête, qui ne devrait pas durer plus de 10 minutes (oui, elles sont très longues). Et contrairement à ce qu’assurent les détracteurs de l’éducation positive : non, on ne cède pas, on apprend à accompagner les émotions de ses enfants, pour également mieux accompagner les siennes, en tant que parent.

L’éducation positive peut ainsi se décrire comme un ensemble de technique consistant à accompagner les émotions des enfants, tous différents. On évite les jugements ou les restrictions. « Plutôt que de dire non, on va tenter d’enseigner à l’enfant comment faire » pour surmonter sa frustration résume Isabelle Filliozat. Un autre concept de l’éducation bienveillante (ou positive) est le « réservoir affectif » : l’enfant a besoin du contact physique et verbal de l’adulte pour remplir son réservoir affectif, ce qui le met en confiance et évite de se retrouver en situation de crise ou de frustration.

education positive

Replir le réservoir affectif permet d’atténuer les crises ©fizkes

Votre enfant s’énerve à la maison ? On lui enseigne quelques techniques de respiration pour se calmer tout seul, en restant proche de lui. On peut également avoir recours à la technique du coussin de colère : « Quand la colère monte, on propose à l’enfant d’aller se défouler sur son coussin et on l’encourage à faire sortir ce qu’il ressent »(2).

On peut aussi investir dans un chronomètre ou un sablier pour éviter d’avoir à répéter 10 fois la même chose : quand le sablier est terminé, il sera temps de prendre son bain / arrêter de jouer / mettre ses chaussures… Un bon moyen de garder de la patience et d’éviter de hausser le ton.

Au-delà du débat « punition ou non », Isabelle Filliozat nous invite à repenser les principes de l’éducation occidentale. On crie, on perd patience en tant que parent parce que l’on est trop investi dans l’éducation de son enfant. « Les mamans d’aujourd’hui sont trop seules et ce n’est pas forcément bon pour un enfant. L’idéal serait que les enfants soient élevés par une tribu d’adultes, pas juste une maman ». Vous perdez patience ? Votre enfant pique une crise ? Essayez de trouver des relais, auprès de proches de votre famille, de professionnels ou d’ami.e.s proches. Une bonne manière de recharger les batteries émotionnelles !

Pour d’autres astuces simples et efficaces, permettant aux parents d’éduquer leurs enfants en leur apprenant à accueillir et gérer leurs émotions au lieu « d’exploser » – ce que nous avons d’ailleurs à faire, même une fois adulte ! – visitez le compte Instagram de @papapositivefr, conférencier, auteur et créateur d’outils pour faciliter la parentalité.

Illustration bannière : comment éviter les punitions avec l’éducation bienveillante © Evgeny Atamanenko
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