Électricité : bientôt des heures creuses entre 11 h et 17 h également !
À partir du 1ᵉʳ novembre 2025, la fameuse option heures pleines / heures creuses va profondément évoluer. Longtemps figé, ce système tarifaire, choisi par plus de 14 millions de foyers français, va connaître une refonte d’ampleur.

L’objectif : mieux aligner la consommation d’électricité avec les périodes où la production est la plus abondante, notamment grâce à l’énergie solaire.
Redéfinition des heures creuses : vers plus d’électricité solaire consommée
Pendant des décennies, les heures creuses correspondaient presque toujours à la nuit. C’est à ce moment-là que l’électricité coûtait moins cher, afin d’inciter les ménages à décaler certains usages comme la recharge d’un ballon d’eau chaude, le lancement d’une machine à laver ou la charge d’un véhicule électrique. Mais la situation énergétique a changé. Avec la montée en puissance du photovoltaïque et l’apparition de nouveaux usages liés au télétravail, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et Enedis ont décidé de revoir entièrement le dispositif.
Dès novembre 2025, plusieurs millions de consommateurs verront leurs plages horaires évoluer. Au total, environ 11 millions de foyers seront concernés d’ici à la fin de la réforme, étalée entre 2025 et 2027. Le principe reste le même : huit heures de tarif réduit par jour. En revanche, leur répartition sera bouleversée. Une partie des heures creuses sera désormais déplacée en journée, souvent entre 11 h et 17 h, période où la production solaire est la plus forte. Le reste sera conservé la nuit, avec au minimum cinq heures consécutives à tarif avantageux, selon les précisions publiées par Énergie-Info, le service public d’information sur l’énergie.
Cette refonte vise à adapter la consommation à la réalité du mix énergétique. En été, les foyers pourront bénéficier d’heures creuses diurnes pour utiliser l’électricité quand elle est la plus verte. En hiver, la logique restera davantage nocturne, car la production solaire diminue et les besoins en chauffage augmentent. Enedis souligne que le calendrier a été conçu pour lisser la demande, réduire les pics de consommation et soulager le réseau à mesure que la part des énergies renouvelables progresse.
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Heures creuses : l’option s’avère intéressante si au moins un tiers de la consommation peut y être déplacé
La mise en oeuvre se fera progressivement. Une première vague d’environ 1,7 million de clients sera concernée dès la fin de l’année 2025, avant une généralisation sur l’ensemble du territoire d’ici à 2027. Chaque fournisseur sera prévenu six mois avant le changement de plages horaires, et les abonnés recevront une notification au moins un mois à l’avance. Dans certains cas, les foyers dont les heures creuses sont déjà bien positionnées — généralement concentrées sur la nuit — ne verront aucune différence.
Pour les ménages, ces nouveaux créneaux impliqueront quelques ajustements. Les appareils programmables, comme les chauffe-eau ou les lave-linges, devront parfois être reconfigurés pour tirer pleinement parti des nouvelles heures creuses. L’enjeu est avant tout économique : selon la CRE, l’option HP/HC reste intéressante si au moins un tiers de la consommation peut être déplacé vers les heures creuses. Dans le cas contraire, certains abonnés pourraient ne plus y trouver leur compte, surtout si l’écart tarifaire entre heures pleines et heures creuses se réduit.
Le nombre d’heures creuses pourrait augmenter à l’avenir
Pour les producteurs et le gestionnaire du réseau, cette évolution représente une petite révolution silencieuse. En incitant les foyers à consommer l’électricité au moment où elle est la plus abondante, la réforme contribue à un meilleur équilibre entre offre et demande, limitant les besoins de production carbonée en période de pointe. « Cette évolution permettra de mieux valoriser l’électricité d’origine renouvelable », résume Enedis dans un communiqué.
La transformation des heures pleines / heures creuses illustre ainsi la transition d’un système conçu pour le nucléaire vers un modèle plus souple, capable de s’adapter aux variations des énergies renouvelables. À terme, la CRE n’exclut pas d’augmenter le nombre total d’heures creuses au-delà des huit proposées actuellement. D’ici là, les consommateurs devront apprendre à jongler avec de nouveaux rythmes, en phase avec un réseau électrique de plus en plus décarboné.
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