La Ligue de protection des oiseaux (LPO) appelle à s’opposer à un projet de décret du gouvernement permettant demain de chasser dix mois par an.
Un projet de décret prévoyant de faire débuter la période de chasse à partir du 1er juin au lieu du 15 août scandalise la Ligne de Protection des Oiseaux.
Ouverture de la chasse 2020 : maîtriser la population de grand gibier
C’est un projet de décret « relatif à la maîtrise des populations de grand gibier et de leurs dégâts » que vient de dévoiler le gouvernement. Son but : réduire les dommages agricoles dus au grand gibier. En hausse et concentrés sur 15 % du territoire, ils représentent une perte d’environ 30 millions d’euros par an. « La maîtrise des populations de grand gibier et notamment du sanglier est un enjeu de premier ordre », estime le gouvernement.
C’est pourquoi l’État entend, par décret, faire que la chasse commence au 1er juin au lieu du 15 août à l’heure actuelle. Ce projet de décret étant ouvert à la consultation publique jusqu’au 3 mars sur le site du ministère de la Transition écologique et solidaire, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) invite tous les citoyens qui s’y opposent à y déposer un commentaire.
Une prolifération causée par les chasseurs
Un sanglier sauvage en Corse – © bikemp
Selon la LPO, il faut « s’opposer en masse à cette nouvelle régression ou il ne restera bientôt plus que les mois d’avril et de mai pour profiter d’une nature sans chasse en France ». En effet, il était déjà possible de chasser le sanglier ou le chevreuil à partir du 1er juin, mais sous réserver d’obtenir une autorisation individuelle préfectorale de chasse anticipée. « Dans les faits, la majorité des chasseurs attendait la fin des vacances d’été pour ressortir le fusil, » décrypte l’association. La LPO estime que la prolifération des sangliers en France est d’abord due aux chasseurs.
Consulter le Décret relatif à la maîtrise des populations de grand gibier et de leurs dégâts
« Tout a été fait au cours des cinquante dernières années pour favoriser la prolifération de l’espèce en France », estime-t-elle, entre « nourrissage, préservation des laies reproductrices, lâcher d’individus élevés en captivité, importation des pays de l’Est, chasse en enclos, hybridation avec le cochon. » C’est pourquoi la LPO prône non seulement « l’interdiction totale de l’agrainage des sangliers et de leur élevage ou importation », mais aussi de « laisser leur prédateur, le loup, se développer au lieu de vouloir en tuer toujours plus ». Elle appelle également à refondre le modèle agricole intensif « qui encourage l’expansion continue des productions céréalières, en particulier du maïs, très apprécié par les sangliers. »
Illustration bannière : Vers une date d’ouverture de la chasse deux mois plus tôt ? © Mountains Hunter