Alors que la saison de la chasse bat son plein, l’Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages) a mené son enquête et dénonce les conditions de vie désastreuses d’animaux élevés pour être ensuite lâchés et chassés.
Élever des animaux qui seront ensuite chassés par les humains et leurs chiens fait bondir l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas). Cette dernière dénonce les mauvais traitements subis par ces bêtes au sein des élevages.
Dénoncer les conditions de vie d’animaux destinés à la chasse
Dans son enquête, l’Aspas dénonce plusieurs pratiques : la première, c’est le principe même de l’élevage d’animaux destinés, une fois adultes, à être lâchés dans la nature quelques semaines ou quelques jours avant une chasse(1). On parle ici de perdrix, de canards, de faisans, de lièvres et de lapins de garenne.
Chaque année, 14 millions de faisans et 5 millions de perdrix grises et rouges sont élevés en France.
Chaque année, 14 millions de faisans sont élevés en France ©J akub Mrocek
Ces animaux nourris à heure fixe, souvent dans des cages ou des hangars sombres, n’ont guère l’habitude de chercher leur nourriture eux-mêmes ni de se méfier des prédateurs car peu farouches. Les chasseurs n’auront donc aucun mal à les retrouver une fois ces animaux relâchés dans leur habitat naturel.
Les arguments des chasseurs pour repeupler certaines zones
Les enquêtes menées dans plusieurs élevages répartis sur le territoire montrent des animaux au comportement agressif, plus sujets au stress. Pour pallier ce problème lié à la surpopulation de certaines volières, à l’absence de lumière ou, au contraire, au jour permanent, les éleveurs utilisent des « couvre-becs » (dispositif en plastique recouvrant le bec des faisans et des perdrix pour empêchent le bout du bec de toucher les congénères et donc le picage).
Si les associations de défense des animaux mettent en cause le confort des chasseurs qui entretiennent leur plaisir au détriment des animaux vivants dans de tristes conditions, les chasseurs, eux, prétendent, grâce à ces élevages, repeupler certaines zones de nos campagnes où l’agriculture intensive a tué la vie sauvage, car tous les animaux lâchés ne sont pas tués.
Depuis quelques jours, la compagnie de ferrys entre la France et le Royaume-Uni P&O fait l’actualité en refusant de transporter vers l’Angleterre des poussins de perdrix et de faisans destinés à la chasse(2) !
Illustration bannière © Presslab