Corail : le « point de basculement" de sa survie atteint

Il est déjà trop tard : les 160 scientifiques à l’origine du Global Tipping Points Report annoncent que nous sommes désormais entrés dans une « nouvelle réalité ».

Des conséquences dévastatrices

Le point de basculement aurait été franchi pour le corail : tel est le constat des climatologues, qui jugent que le « point de basculement » a été franchi(1). Selon eux, il n’y a désormais pratiquement plus aucune chance que les récifs coralliens survivent. « Un dépérissement généralisé est en cours et, à moins que le réchauffement climatique ne soit inversé, les vastes récifs tels que nous les connaissons disparaîtront, même si de petits refuges peuvent survivre et doivent être protégés. »

Selon le rapport publié par l’Université d’Exeter et différents partenaires internationaux, avec un réchauffement climatique qui devrait dépasser 1,5 °C, le monde se rapproche dangereusement de nouveaux points de basculement catastrophiques : fonte des calottes glaciaires, dépérissement de la forêt amazonienne et effondrement de courants océaniques vitaux. Pour le professeur Tim Lenton, du Global Systems Institute de l’Université d’Exeter, « Nous approchons rapidement de multiples points de basculement du système terrestre qui pourraient transformer notre monde, avec des conséquences dévastatrices pour les populations et la nature. »

Des points de basculement positifs

Pour éviter la catastrophe, il est essentiel d’agir d’urgence, en soutenant la transformation sociétale et en déclenchant des « points de basculement positifs », tels que le déploiement des technologies vertes. « Cela constitue désormais la seule voie crédible vers un avenir sûr, juste et durable », indique le rapport. Les chercheurs travaillent avec la présidence brésilienne de la COP30 pour garantir que les points de basculement soient à l’ordre du jour du sommet. Des points de bascule positifs ont déjà été franchis dans les secteurs de l’énergie solaire photovoltaïque et éolienne à l’échelle mondiale, ainsi que dans l’adoption des véhicules électriques, du stockage sur batterie et des pompes à chaleur sur les principaux marchés. Des transitions qui peuvent encore être accélérées, tandis qu’il est nécessaire d’identifier et de déclencher de nombreux autres points de bascule positifs, notamment dans le transport de marchandises.

« Les conclusions de ce rapport sont extrêmement alarmantes. Le fait que les récifs coralliens d’eau chaude franchissent leur point de basculement thermique est une tragédie pour la nature et les populations qui en dépendent pour leur alimentation et leurs revenus, estime le Dr Mike Barrett, co-auteur du rapport. Cette situation désastreuse doit nous alerter : si nous n’agissons pas résolument dès maintenant, nous perdrons également la forêt amazonienne, les calottes glaciaires et les courants océaniques vitaux. Dans ce cas, nous nous retrouverions face à une issue véritablement catastrophique pour l’humanité tout entière. »