A l’abordage du continent de plastique dans le Pacifique

Une mission guyanaise part explorer le 7ème continent, cette gigantesque plaque formée par des tonnes de déchets et qui flotte en plein océan Pacifique…

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 26 Apr 2012, à 18 h 46 min
A l’abordage du continent de plastique dans le Pacifique
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Patrick Deixonne, et son équipage se préparent pour une mission : celle d’explorer le 7ème continent, afin de sensibiliser le plus grand nombre à cette catastrophe environnementale qu’est la pollution des océans.

Des tonnes de plastique à la dérive

© Chris Jordan

Le 7ème continent regroupe deux zones baptisées « plaque de déchets du Pacifique est » (Eastern Pacific Garbage Patches) et « plaque de déchets du Pacifique ouest » (Western Pacific Garbage Patches).
Ces 2 zones forment ce que l’on nomme le 7ème continent. Cette poubelle géante, grande comme 6 fois la France, flotte entre les côtes d’Hawaï et de l’Amérique du Nord.

Ce sont des millions de tonnes de détritus produits par les activités humaines qui tourbillonnent sous l’effet d’un puissant vortex formant un « iceberg » de déchets s’étendant sur 3,43 millions de kilomètres carrés, soit 3 fois plus que dans les années 1990 !

La plaque atteint à certains endroits une épaisseur de 30 m et comptabilise 750 000 débris par km² ; son poids est estimé à 3,5 millions de tonnes… Et comme elle flotte dans une zone peu fréquentée que ce soit par la marine marchande ou par le tourisme, la Communauté Internationale semble fermer les yeux sur cette catastrophe écologique.

Un danger mortel pour la faune et la flore

Les débris essentiellement en plastique se dégradent lentement : entre 100 et 1000 ans. Ceux-ci représentent un danger mortel pour la faune et la flore marines, qui les ingèrent et étouffent, ou sont victimes d’occlusions intestinales. 267 espèces sont concernées et menacées par le phénomène.

La mission septième continent

La mission Septième continent s’inscrit dans une démarche exploratoire et vise notamment à apporter aux sceptiques et aux autres des preuves matérielles de l’existence de ces nombreux détritus dans la zone du pacifique Nord. Première française du genre, elle emboîtera le pas de 2 missions américaines réalisées en 2006 et 2009.
Pendant 6 semaines, l’équipe réalisera un documentaire dont l’objectif est de sensibiliser sur la phénomène de pollution des océans.

La pollution des océans, peut être moins médiatisée que celle des littoraux, a pourtant des conséquences désastreuses pour tous. Les océans recouvrant les 2/3 de notre planète abritent d’immenses « prairies de plancton » et autres micro-organismes. Ces derniers constituent, par leur activité photosynthétique, une énorme pompe à oxygène, absorbant ainsi plus de la moitié du CO2 produit sur Terre. Ces prairies sont directement menacées par cette invasion massive de déchets plastique dont nous sommes responsables.

L’OSL (Ocean Scientific Logistic) estime que si aucune mesure n’est prise, dans 20 ans à peine, le 7ème continent aura la taille de toute l’Europe.

L’équipage guyanais va ainsi se rendre sur place, à bord d’un voilier – une goélette des années 1930 – équipé d’une balise Argos pour que le grand public puisse les suivre à chaque instant dans l’évolution de leur mission. Ils gagneront le secteur où la concentration de microparticules est la plus forte. Des bouées équipées d’un capteur conçu par les étudiants de l’ICAM de Toulouse en partenariat avec le Cnes (Centre national d’études spatiales) permettront de collecter des données précises sur les mouvements des courants, mais aussi sur la salinité des eaux, la concentration en plastique, etc. L’équipage effectuera également des prélèvements. A leur retour, Patrick Deixonne et son équipe réaliseront une série de conférences dans les lycées.

Pour suivre la mission : septiemecontinent.com

Départ : le 2 mai
Durée  : 6 semaines dont 1 mois en mer
Membres de l’équipage :
Patrick Deixonne / chef de mission et skipper professionnel
Sean Palamy / Caméraman – Monteur – Photographe
Alain Dupont / Navigateur – Plongeur
Georges Grépin / Coordinateur scientifique

Image à la une © Surfrider Foundation Australia

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

19 commentaires Donnez votre avis
  1. Il est urgent que la communauté internationale se mobilise pour nettoyer
    cette écoeuranterie, miroir de cette société malade.

  2. Tous les pays du monde entier doivent prévoir des budgets pour le nettoyages de ces déchets, nous devons tous aller dans notre poches.Qui plus est, il y a certainement moyen de les trier et de les recycler, pour amortir les coûts. Voilà du travail pour ceux qui en cherchent.

  3. Venez signer notre pétition sur la pollution plastique des océans si vous voulez changer le monde!

    avaaz.org/fr/petition/Contre_la_pollution_des_oceans_par_les_matieres_plastiques/

  4. Afin de limiter la présence des déchets plastiques dans la nature et dans les océans, j’ai crée plastiques.eu dans le but de faire prendre conscience qu’il est possible d’agir en participant à un ramassage de bon sens: ramasser les bouteilles plastiques près des poubelles publiques permettrait de limiter la durée de leur présence et de luter contre l’impact de cette présence dans la nature. Je vous invite à visiter mon site pour en savoir plus et pour pourquoi pas promouvoir mon site afin de le faire connaitre à un maximum de personne pour participer à une prise de conscience collective. Plus on sera nombreux à ramasser le plastiques dans nos rues et moins il y en aura dans nos océans.

  5. Construire une dechetterie flottante ? Car même si par le plus grand des miracles, ce « continent » était nettoyé, les dechets s’accumuleront encore et encore. C’est sans fin malheureusement.

  6. Construire une dechetterie flottante ? Car même par le plus grand des miracles, si ce continent était nettoyé Les déchets continuerait à s’accumuler

  7. notre france aussi deviendra bientot une gigantesque poubelle. je le vois juste a mon niveau. les dechetteries,c tres bien mais, il y a le mais… avant il y avait des « depotoirs dans chaque commune. tout le monde allait un peu recupérer. en fin de compte, il restait pas grand chose. maintenant, avec les dechetteries ou on a meme pas le droit de recuperer une assiette en très bon etat, tout ça est enfoui ds la terre par tonne chaque semaine. depuis que les contenaires a verre et autres existe j’y met tout ce qui est recyclable et mes dechets menagers vont au compost.
    et dieu sait si ds ces dechetteries, il y a beaucoup de choses recuperables, y compris du bois !!!

  8. Et moi qui pensait que j’étais le 7ème incontinent…
    Heureusement, je vis sur une île de 78000 habitants, l’île de la Dominique entre Guadeloupe et Martinique qui eux, produisent également pleins de déchets.
    Ah! Au cas ou! Quand vous arriverez sur votre continent, je veux bien reprendre un vieux moteur nissan, on sait jamais.
    Faut pas oublier non plus les bouteilles jetées à la mer qui sont des s.o.s, doit-on les compter dans ce monticule?
    Finalement on a de la chance car quand vous voyez certaines villes, là, ce sont des fois des millions de déchets vivants qui déambulent sur 2 pattes que l’on appelle l’homme.
    Bientôt ce pourrait être dieu en personne qui revienne sur terre et qui pourrait grâce à ce mobile flottant traverser les océans en marchant sur l’eau (3.000.250 bouteilles d’evian 1.5l, 1.450.235 de vitel 1.5l, 2.004.542 de perrier 25cl, 2550 spa 1.5l…bin la Belgique c’est + propre que partout…)
    C’est pas tout ça mais ça me donne envie d’écouter du plastic Bertrand: c’est foutu la planète.
    Didier du stonedge safari hotel made in Dominica.

    • Il paraît qu’on ne peut pas rire de tout. Ca vous amuse cette catastrophe écologique? Z’auriez pas non plus une petite blague concernant Fukushima ou le réchauffement climatique? Je ne trouve personnellement pas que ce sujet donne envie de faire de l’esprit… attendez donc que ca arrive jusqu’à votre paradis antillais et on en re-causera

  9. Si ces déchets sont concentrés en une zone précise (même très vaste)pourquoi ne les récupère-t-on pas. Il y a peut être des matière premières réutilisables

    • Parce qu’il n’y a pas de budget prévu pour cela. On se voile la face dans les gouvernements. Personne ne se sent responsable…

  10. Mais d’où viennent ces déchets ? Il faudrait tout simplement remonter à la source et empêcher qu’on déverse ces déchets dans la mer. C’est une vraie catastrophe écologique.

    • de 6 milliards d’habitants.

  11. Je suis pour un grand nettoyage et pour éduquer les gens… pourquoi ne pas faire une campagne d’information en collaboration avec les transports en commun?…

    • Qui va payer ? C’est toujours le même problème.

  12. Je suis suffoquée d’apprendre l’existence de ce 7ème continent ! Comment est-ce possible que l’on ai laissé les choses atteindre ce niveau ? est-il possible de « nettoyer » ? y-a-t-il seulement une solution ?

    • Le fric le fric le fric

  13. c’est bien beau de faire des reportages sur ce lieu mais à quand le grand nettoyage ?????

    • Annabelle Kiéma

      Espérons effectivement que l’objectif de sensibilisation soit atteint afin que des moyens soient mis en place pour que le grand nettoyage comme vous dîtes ait enfin lieu !

Moi aussi je donne mon avis