Contamination au mercure : des villes suppriment le thon des cantines scolaires
Plusieurs grandes villes ont annoncé supprimer temporairement le thon des cantines scolaires, estimant qu’il contient trop de mercure.

Un rapport dévoilé fin 2024 par les ONG Bloom et Foodwatch dénonçait une « contamination généralisée » au mercure du thon en conserve en Europe.
Trop de mercure dans le thon
Bègles, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Mouans-Sartoux, Rennes, Paris… Dans un communiqué de presse, ces villes ont annoncé d’arrêter « temporairement » de servir du thon dans leurs restaurants scolaires. La raison : les risques de contamination au mercure. Selon ces municipalités, « aucune mesure n’a été prise par les responsables politiques nationaux et européens et l’industrie du thon pour protéger les consommateurs, en particulier les enfants ».
Selon les ONG Bloom et Foodwatch, sur près de 150 boîtes testées, une sur dix présentait des valeurs supérieures à la limite autorisée dans le thon frais. 57 % dépassaient le seuil de 0,3 milligrame par kilo (mg/kg) et une boîte sur dix celui de 1 mg/kg. La Fédération des industries d’aliments estime pour sa part que le protocole utilisé par l’étude ne respectait pas les normes en vigueur, ce qui expliquerait de tels résultats. Elle rappelle au passage que les entreprises respectent la règlementation en vigueur et qu’aucun produit mis sur le marché ne dépasse le seuil réglementaire de 1 mg/kg.
Abaisser le taux de mercure autorisé
Pour autant, les huit municipalités appellent dans leur communiqué « le gouvernement et les parlementaires français à agir sans attendre sur l’évolution des normes européennes, en interdisant la commercialisation des produits à base de thon dépassant 0,3 mg/kg de mercure au niveau national ». L’absence du thon dans les menus « ne pourra être revue sans que la limite maximale de mercure autorisée dans le thon ne soit abaissée » à ce niveau, selon elles. De son côté, la profession rappelle avoir publié en janvier dernier tous les résultats des contrôles des huit dernières années, avec des taux constatés en moyenne trois fois inférieurs au seuil réglementaire.
Pour les différentes villes ayant décidé d’arrêter « temporairement » de servir du thon, cependant, le principe de précaution s’impose : « premières victimes de cette norme établie sans prendre en compte la santé des consommateurs, les enfants peuvent très vite dépasser la dose hebdomadaire tolérable (DHT), c’est-à-dire la quantité maximale ingérable régulièrement au cours d’une vie avant de s’exposer à un risque sanitaire. »
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