Climat : les Français sont plus inquiets que jamais

Neuf Français sur dix affirment constater la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes et se disent désormais favorables à des mesures écologiques plus ambitieuses, selon un sondage Ipsos bva pour le Réseau Action Climat.

Rédigé par , le 20 Oct 2025, à 10 h 29 min
Climat : les Français sont plus inquiets que jamais
Précédent
Suivant

Cette inquiétude grandissante s’accompagne d’un tournant dans l’opinion publique : les Français ne se contentent plus de constater les dégâts du changement climatique, ils réclament désormais des réponses fortes. Majoritairement favorables à la transition énergétique, ils soutiennent le développement des énergies renouvelables, la rénovation des logements et un encadrement plus strict des aides publiques, témoignant d’une volonté collective de passer à l’action.

Une inquiétude climatique qui s’installe durablement

Dans un contexte où tempêtes, sécheresses et inondations se multiplient, 93 % des Français déclarent observer une hausse des événements météorologiques extrêmes, et 91 % l’attribuent directement au changement climatique. Ces chiffres traduisent une prise de conscience massive, mais aussi une attente claire à l’égard du gouvernement, jugé encore trop timide sur la question environnementale.

Près de neuf Français sur dix (89 %) se disent aujourd’hui inquiets face à la multiplication des catastrophes naturelles, dont 32 % « très inquiets », selon un sondage Ipsos bva pour le Réseau Action Climat. Pour Pierre Latrille, directeur d’études chez Ipsos bva, « cette enquête montre en premier lieu une préoccupation forte qui traverse les Français au sujet de l’écologie. Ces derniers sont clairement inquiets face à la multiplication des évènements climatiques extrêmes du fait du changement climatique et estiment qu’Emmanuel Macron n’en a pas fait assez sur la question climatique ».

Cette inquiétude s’inscrit dans un climat social déjà tendu autour des politiques environnementales. Alors que les vagues de chaleur et les orages violents se succèdent, la perception du danger semble désormais partagée par toutes les classes d’âge et tous les territoires. Ce ressenti traduit aussi une rupture avec le fatalisme : les Français ne se contentent plus de constater le dérèglement, ils souhaitent que des solutions concrètes soient appliquées. Le sondage souligne ainsi que la majorité des citoyens soutient des mesures de transition rapide, même si elles impliquent des efforts financiers ou des changements d’habitude.

Lire aussi – Les catastrophes naturelles, un cauchemar en assurance

Une demande de politiques écologiques plus fermes

L’étude menée par le Réseau Action Climat montre que 75 % des sondés approuvent le développement massif des énergies renouvelables, notamment l’éolien et le solaire. Parmi eux, 89 % se disent favorables à l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments existants. Cette adhésion illustre la popularité croissante des solutions locales, visibles et peu polluantes. De plus, 87 % des répondants soutiennent le maintien de l’objectif de Zéro artificialisation nette, un cap que beaucoup jugent indispensable pour préserver les sols et la biodiversité.

L’adhésion ne s’arrête pas là : 78 % des Français souhaitent limiter au maximum l’usage des pesticides, tandis que 76 % plaident pour le maintien du dispositif MaPrimeRénov’, estimant qu’il ne doit pas être affaibli au risque de décourager les ménages les plus modestes. Enfin, 75 % se prononcent pour un conditionnement des aides publiques aux entreprises à des engagements écologiques et sociaux clairs. Autrement dit, la majorité des citoyens appelle à une cohérence entre discours politique et action concrète.

Ces résultats traduisent un basculement culturel : la protection de l’environnement n’est plus perçue comme une contrainte mais comme une priorité collective. Le sondage confirme également une attente de justice écologique, où chaque acteur — État, collectivités, entreprises — doit contribuer à l’effort commun.

Un soutien clair aux collectivités et aux initiatives locales

Au-delà des politiques nationales, les Français expriment une forte attente envers les communes et les territoires. Selon le sondage, 79 % des personnes interrogées approuvent que l’État soutienne financièrement les collectivités dans leurs projets d’adaptation, qu’il s’agisse de la rénovation des bâtiments publics, de la végétalisation des espaces urbains ou de la création d’îlots de fraîcheur. Une telle proportion traduit une compréhension croissante des enjeux de proximité : l’action climatique est jugée crédible lorsqu’elle s’incarne dans le quotidien.

Ce soutien rejoint les revendications du Réseau Action Climat, qui milite pour un accompagnement renforcé des territoires face au dérèglement climatique. Les collectivités, souvent en première ligne lors des épisodes extrêmes, peinent encore à financer les infrastructures nécessaires. L’étude suggère que les citoyens sont prêts à accepter un effort budgétaire national pour renforcer la résilience locale.

Lire aussi
Les Français entre plaisir immédiat et dilemme écologique

Abonnez-vous à consoGlobe sur Google News pour ne manquer aucune info !


Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. MAIS macron est TRES en retard dans la décarbonation (0.8% de baisse de CO2 au lieu de 5% chaque année..) Et on a aussi les carbo-fachistes (RN) sont climato-sceptiques et veulent faire l’inverse de ce que veulent les français…
    Mais comme les personnes âgées sont plus nombreuses et vont voter en masse, on aura une fois de plus un libéral ou un fachiste qui feront l’inverse. FFS. Si vous êtes jeune, ALLEZ VOTER! Sinon on vous volera votre avenir.

Moi aussi je donne mon avis