Les traditions culinaires des Inuits sont remises en cause par les défenseurs des animaux. L’apparition d’un mets traditionnel dans un restaurant de Toronto ravive les tensions.
Kū-kŭm Kitchen est un nouveau restaurant qui a ouvert à Toronto, et qui propose des repas basés sur les traditions culinaires inuits. Lors de son ouverture, il a dû faire face aux critiques et à une pétition en ligne réclamant le retrait de la viande de phoque de ses menus.
Cette dispute symbolise les tensions entre les Inuits, qui défendent leurs traditions menacées et leur mode de vie, et les défenseurs des animaux qui voient dans la chasse au phoque une pratique « violente, traumatisante et non nécessaire » selon les termes de la pétition.
La chasse au phoque : tradition culinaire ou pratique barbare ?
La chasse au phoque représente un volet important de la culture inuit, qui utilise la viande pour se nourrir, la graisse pour se chauffer et traditionnellement la peau pour se vêtir.
Des Inuits protestent pour le maintien de la chasse au phoque © Art Babych / Shutterstock.com
Tanya Tagaq est une chanteuse inuit. En 2014, elle a reçu des menaces de mort pour avoir posté sur les réseaux sociaux une photo de phoque tué. Elle défend sa culture au Guardian : « les phoques sont nos vaches, ils sont notre viande et notre cuir« , estime-t-elle. « Nous avons le droit de chasser. Nous avons le droit d’utiliser des ressources renouvelables pour nourrir nos familles. Nous avons le droit de survivre ».
Les Inuits pris pour cible par les défenseurs de l’environnement ?
En 2014, Greenpeace a reconnu publiquement avoir causé du tort aux Inuits en dénonçant la chasse au phoque pendant 40 années. Ils ont arrêté leurs campagnes mais des ONG comme Peta, Ifaw et Sea Shepherd continuent à critiquer ces pratiques.
Le chef du restaurant Kū-kŭm Kitchen, Joseph Shawana, lui-même Inuit, témoigne au Guardian : « Nous avons fait de notre mieux pour tracer la viande. Tous les chasseurs ont reçu une formation pour tuer aussi humainement que possible. Ils ne prélèvent que ce qu’ils ont besoin, une pratique intrinsèque à notre culture indigène. Ne prenez que ce dont vous avez besoin, pas ce que dont vous avez envie ». Où est la pratique barbare ?
Illustration bannière : Enfant inuit – © TeodorLazarevShutterstock