Compiègne – Une chasse à courre tourne au vinaigre

Le samedi 2 janvier 2021, l’équipage de chasse à courre « La Futaie des Amis » n’a pas hésité à tuer un cerf réfugié dans un étang. Et ce, malgré la présence à ses côtés de militants anti-chasse.

Rédigé par Anton Kunin, le 5 Jan 2021, à 13 h 00 min
Compiègne – Une chasse à courre tourne au vinaigre
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Les chasseurs s’en sont également pris aux militants anti-chasse, les rouant de coups… même en présence de gendarmes.

Chasse à courre – Un cerf tué malgré la présence à ses côtés de militants

La violence a franchi un nouveau seuil le samedi 2 janvier 2021, en forêt de Compiègne. Ce jour-là, l’équipage de chasseurs « La Futaie des Amis » (qui n’avait pas réussi à tuer depuis septembre 2020, confinement oblige) a poursuivi pendant trois heures un cerf.
Paniqué et à bout de forces, le pauvre animal a sauté dans l’étang du Louveteau, près de la clairière de l’Armistice. À ce moment-là, plusieurs militants anti-chasse de l’association Abolissons la vénerie aujourd’hui (AVA), qui ont suivi les chasseurs sur tout leur parcours, ont eux aussi sauté dans l’étang… espérant que, voyant des humains à proximité de l’animal, les chasseurs n’osent pas tirer.

Mais les chasseurs ont bel et bien tiré, tuant le cerf. D’autres membres de l’équipage de chasse à courre ont accouru vers le bord de l’étang quelques secondes plus tard. Voyant des militants d’AVA en train de filmer la scène, certains ont tenté de les en empêcher à l’aide de parapluies et couvertures et en arrachant leurs téléphones. Pendant ce temps, d’autres chasseurs ont jeté au sol et roué de coups trois militants et ont donné un coup de sabot à l’épaule d’un quatrième. Le tout en présence de deux gendarmes « pétrifiés et débordés », selon les militants.

Selon les chasseurs, les militants d’AVA auraient provoqué un accident avec une voiture

À la suite de cette altercation, deux militants ont dû être évacués par les pompiers et transportés au Centre Hospitalier de Compiègne. Les chasseurs, bien qu’indemnes, ont tenté de faire croire à un malaise, l’un d’entre eux s’étant plaint d’un mal à l’épaule.

À en croire les chasseurs, les événements ne se sont pas déroulés de la même manière. Dans un communiqué dédié aux altercations de la journée, ils ne parlent pas du tout de l’étang du Louveteau mais affirment que les militants anti-chasse ont fait sortir de la forêt deux cerfs non chassés, l’un desquels aurait traversé la route et aurait provoqué un accident avec une voiture.

« La pression exercée par les opposants a atteint un niveau d’une telle ampleur qu’ils mettent dorénavant en danger la vie d’autrui. L’équipage va à nouveau déposer plainte pour dénoncer ces agissements inadmissibles », ont fait savoir les chasseurs.
Les militants d’AVA ont quant à eux déposé quatre plaintes pour des faits de violences en réunion. La prochaine bataille se jouera donc sur le terrain judiciaire.

Rappelons que cet équipage « Les Amis de la Futaie » et son meneur Alain Drach sont déjà tristement célèbres pour avoir traqué un cerf jusque dans les rues de la ville de Compiègne !

Pour info : La chasse à courre n’est plus autorisée au Royaume-Uni et en Allemagne, même si elle subsiste sans gibier mais avec un leurre artificiel.
Hormis la France, cette pratique a encore cours en Irlande pour le renard, aux États-unis pour le renard, le coyote noir et parfois l’ours ainsi qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande avec des chiens et des proies importées(1)

Illustration bannière : Départ d’une chasse à courre – © Mick Atkins / Shutterstock
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Très bon article. La chasse a courre n’a plus lieu d’être aujourd’hui, cela n’a plus de sens. Les veneurs disent perpétuer une tradition ancestrale, sauf qu’ils le font avec des dizaines de 4×4 postés à tous les carrefours de forêt et qu’ils sont maintenant équipés de fusils. Le danger ne vient pas des militants, mais bel et bien des chasseurs, ce sont eux qui traquent de pauvres bêtes paisibles et les poussent à traverser les routes. Les chiffres des accidents de la route provoqués chaque année par la chasse parlent d’eux-mêmes. L’incident du 2 janvier prouve de plus leur agressivité et leur mauvaise foi.

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