Les océans sont gangrénés par les milliards de particules de plastique que l’activité humaine y déverse. A tel point qu’on a appelé l’immense agrégat de plastiques de l’Océan Pacifique, un « continent« , un « vortex » gigantesque plus grand que la France. Ecover, le spécialiste des détergents écologiques, en rachetant l’inventeur d’une bouteille fabriquée avec le plastique recyclé des océans, ouvre la voie à une nouvelle filière d’emballage écologique
Les océans sont un gisement de plastique
On le sait, les océans agonisent sous les déchets et l’idée de récupérer les millions de tonnes de plastique qui y flottent devait bien émerger un jour. C’est chose faite en Californie où une entreprise, Method, a eu la bonne idée de ramasser les débris plastiques sur les plages pour les recycler et en faire des bouteilles. Method est donc la première société qui à San Francisco a lancé la première bouteille dont l’emballage est fabriqué à partir de plastique ramassé sur les plages : « Ocean plastic ».
L’entreprise belge de produits d’entretien écologiques est l’un des tout premiers utilisateurs de cette bouteille conçue aux Etats-Unis. Et pour cause, elle a racheté Method avec l’intention d’utiliser cette nouvelle filière, certes encore très modeste à l’échelle du problème, mais qui y apporte une réponse originale. Pour la première fois, cette initiative donne un peu d’espor à ceux qui se demandent comment freiner l’invasion des déchets plastiques partout dans les océans.
« En tant que petite entreprise de produits de nettoyage, nous savons que nous ne pouvons pas nettoyer tous les océans du monde. Mais nous pouvons renforcer la prise de conscience et utiliser notre business pour démontrer des manières ingénieuses d’utiliser et de réutiliser les plastiques qui sont déjà présents sur la planète. Nous pensons que la meilleure manière de le faire est de prouver que des solutions existent, même à petite échelle » explique l’un des promoteurs de la démarche.
Comment le plastique est-il récupéré et recyclé ?
Method récupère le plastique grâce au volontariat de ses salariés et avec l’aide de 2 associations, Sustainable Coastlines Hawaii et Kokua Hawai’i Foundation. Ils ramassent le plastiques sur les côtes de Hawaï et en retour, une fraction des ventes de l’Ocean Plastic leur sera reversée. Le but est de pérenniser la collecte de plastique échoué.
Les déchets plastiques sont ensuite mélangés à d’autres plastiques de seconde main par le fabricant de plastiques recyclés Envision Plastics, pour en tirer le polyéthylène qui sert à emballer les savons. Ocean Plastic est vendu à 4,99 dollars dans la chaîne de magasins biologiques Wholefood Markets.
De son coté Ecover commercialise son nouveau produit de lavage «deux en un» (vaisselle et mains) d’Ecover avec cette bouteille originale. Ecover compte donc parmi les tout premiers utilisateurs de ces «premières bouteilles au monde faites avec du plastique des océans».
Le plus : le flacon « deux en un » fait office de savon et de produit vaisselle, et est enrichi aux sels minéraux marins !
Ce n’était pas la première fois qu’Ecover s’essayait au plastique végétal :
La société Ecover, en 2011 avait mis sur le marché une bouteille fabriquée avec du plastique végétal, un polyéthylène conçu à partir d’éthanol de canne à sucre. Ce bioplastique est fabriqué par la marque Brasken à partir de canne à sucre cultivée au Brésil, une culture n’est en concurrence ni avec des cultures vivrières ni avec la forêt amazonienne. Cette bouteille permet une réduction de l’empreinte carbone, passant de 95 à 28 grammes de CO2 émis pour une bouteille d’un demi-litre
Le passage au plastique végétal ne se limite pas aux produits d’entretien écologiques mais s’étend progressivement à toute la filière Emballage sous l’impulsion de grands groupes agro-alimentaires comme Danone, (Volvic vendue dans des bouteilles contenant 20 % d’éthanol de canne à sucre), ou encore avec Coca-Cola avec sa Plant Bottle et Pepsi, qui mettent sur le marché des bouteilles contenant des proportions variables de matières végétales. Avec ces bouteilles en plastique végétale, ce sont les 1sous-produits divers de l’agriculture (écorces de pin, enveloppes de graines, peaux d’oranges, de pommes de terre, etc…) qui trouvent de nouveaux débouchés
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Sur le bioplastique