L’Antarctique, les ressources naturelles sous la glace
Bien entendu, ce n’est pas la science qui intéresse le plus les différents pays. Ce qui attire la convoitise se situe dans le sol, sous la glace. La façade Est est déjà intéressante, avec des gisements d’uranium, de manganèse, de molybdène, de fer ou de titane.
A l’ouest, trois gisements très importants de cuivre, de l’or, de l’argent, du nickel, du chrome et du cobalt, sans compter des gisements de pétrole et de gaz. En descendant, dans la mer de Ross justement, du zinc, du plomb et… 500 milliards de tonnes de charbon potentielles. Sans compter le pétrole : on estime à 203 milliards de barils équivalent pétrole le gaz et le pétrole de la zone.
…sinon se balader dans la glace de l’Antarctique, c’est joli, mais hé ça ne rapporte pas un radis.
C’est là qu’intervient le protocole de Madrid : depuis 1998 il est interdit à tout pays ayant ratifié le Traité de l’Antarctique de procéder à de l’exploitation minière ou pétrolière dans la zone.
L’Antarctique, zone de convoitise
Les précautions prises par la Chine sont donc potentielles : l’Antarctique pourrAIT ne plus être une zone interdite d’exploitation. Les pays se souhaitent pas se désengager du protocole de Madrid mais attendent son éclatement, et ils y croient fortement au vu des ressources des fonds marins.
Le Traité de l’Antarctique laissait aussi un flou artistique sur les questions de souveraineté territoriale, des questions laissées en suspens en 1959 qui pourraient bien être renégociées.
Autres acteurs : les pays n’ayant pas ratifié le Traité de l’Antarctique. C’est là qu’interviennent des pays comme l’Iran, la Corée du Sud ou la Russie. Si les pays ne ratifient pas le Traité, en théorie ils sont libres de forer : ce n’est alors plus qu’une question de moyens techniques.
La réserve naturelle, la solution idéale ?
Le territoire est donc très fragile, alors que les écosystèmes, eux, sont exceptionnels. Des zones néanmoins vues par beaucoup comme de nouveaux foyers pour la pêche professionnelle.
Une situation que d’autres souhaitent éviter en créant la plus grande réserve marine du monde, plaçant le territoire en mer de Ross sous juridiction néo-zélandaise. Côté Océan Indien, l’Australie, la France et l’Allemagne souhaiteraient voir créer 7 Aires Marines Protégées.
La Russie, pragmatique, argue que finalement, l’écosystème de l’Antarctique est peu étudié par ceux qui déclarent vouloir le protéger. Selon les experts russes, il s’agirait donc de mettre en place une base juridique pour une exploitation industrielle exclusive à l’avenir, sans que d’autres pays puissent y avoir accès. La remarque n’est pas complètement insensée, mais elle bloque toujours la protection…
Pour créer les zones maritimes protégées, il faudra un solide cadre juridique, ne serait-ce que parce que la région protégée inclut des zones de haute mer, jamais interdites. Il faudra également s’assurer que les zones ne soient pas créées dans un but économique exclusif.
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