En 2011, l’Australie et d’autres pays proposaient de faire de la zone est de l’Antarctique une réserve naturelle. Le projet n’avait pas abouti faute d’accord entre tous les pays. Chaque année, la même bataille diplomatique a lieu et cette année encore la Russie a d’ores et déjà annoncé y mettre son véto.
Une réserve naturelle en Antarctique, un projet compliqué
Créée en 1982, la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique se réunit régulièrement pour gérer les ressources marines de la zone de manière responsable. Depuis le Traité de l’Antarctique de 1983, la zone est démilitarisée et l’exploitation des ressources y est très réglementée, pour le moment.
Les Etats-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande proposaient donc à nouveau cette année de créer une réserve naturelle en Antarctique. La zone est une aire de 1,25 million de km2 en mer de Ross, une immense baie ouverte sur l’Océan Pacifique. L’idée serait alors de séparer ce territoire en quatre espaces protégés.
Problème : le territoire est découpé entre de nombreux pays. Certains y mènent des programmes scientifiques, d’autres ont des ambitions plus industrielles. Toujours est-il qu’un accord ne peut être trouvé lors de la Convention que par consensus. Et depuis des années, la Russie met son véto.
La Russie, l’Antarctique et le pétrole
Bien entendu, il y a derrière cette décision une bonne part de mauvaise foi et une part d’exploitation assumée. L’Antarctique constitue une zone de pêche intéressante et la Russie ne cache pas particulièrement ses visées sur les zones à l’ouest. Le pays souhaiterait également mener dans ces zones de l’exploration minière et pétrolière, y compris dans les zones marines. Un projet fortement incompatible avec des zones marines protégées.
Le statut de réserve naturelle a plusieurs conséquences : le pays qui possède chaque zone fait entrer la portion dans un espace plus large. Il renoncerait aussi à l’exploitation de la zone. De quoi voir l’idée évoquée à la Convention d’un mauvais oeil.
La Chine veut son aéroport en Antarctique
Autre acteur important, et autre véto chaque année, la Chine. Et le pays se plaint à l’heure actuelle, le Beijing Evening News ayant ainsi évoqué en octobre 2014 les programmes scientifiques menés par la Chine en Antarctique : « La Chine a ouvert quatre bases de recherche en Antarctique, une cinquième étant en construction. Elle ne dispose cependant pas de sa propre piste d’atterrissage. Cela oblige ainsi les chercheurs à dépendre du transport maritime, ce qui affecte sérieusement les explorations scientifiques« .
Les programmes de recherche scientifiques représentent peut-être une partie de la motivation chinoise, mais le fond du problème se situe ailleurs, probablement derrière les masques peint sur les containers de pétrole…
La Chine s’est déjà procuré un navire brise-glace, le Dragon des Neiges (Xuelong), acheté à l’Ukraine en 2006. Elle compte s’en procurer quatre autres, juste au cas où, pour être prête si l’exploitation des ressources devient possible. Une démarque très scientifique.
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