Confinement : des tirs autorisés contre les animaux sauvages nuisibles aux cultures

Malgré le confinement, de plus en plus de préfectures accordent des autorisations exceptionnelles pour abattre oiseaux et sangliers causant des dommages aux cultures de printemps.

Rédigé par Paul Malo, le 20 Apr 2020, à 10 h 00 min
Confinement : des tirs autorisés contre les animaux sauvages nuisibles aux cultures
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Du fait du confinement, plusieurs préfectures ont autorisé à tirer sur les oiseaux et les sangliers pour limiter les dégâts sur les champs.

Des dérogations préfectorales qui se multiplient

Les chasseurs sont confinés, mais pas les animaux sauvages, évidemment. Quant aux agriculteurs, ils s’inquiètent pour leur travail, alors que les oiseaux s’attaquent aux semis printaniers (maïs, pois de printemps, tournesol) et que les sangliers se multiplient. C’est pourquoi plusieurs préfectures de la région Bourgogne-Franche-Comté ont décidé de prendre des arrêtés exceptionnels autorisant le tir contre les animaux sauvages nuisibles aux cultures.

Ainsi, la préfecture de l’Yonne a permis les tirs d’oiseaux(1), à titre exceptionnel, mais avec seulement une personne, durant trois jours, pour s’attaquer aux corbeaux, corneilles et autres pigeons avides des graines tout juste semées. En Haute Garonne, une autorisation préfectorale individuelle permet « la destruction à tir du pigeon ramier ». En Aube, elle concerne exclusivement les « corbeaux et corneilles noires ». « Alors que la France est confinée, les chasseurs s’autorisent à poursuivre leurs nuisances et à perturber la nature, notamment en continuant à agrainer, favorisant ainsi la reproduction des sangliers… pour ensuite légitimer leur abattage ! », a protesté sur Twitter la Fondation Brigitte Bardot.

coronavirus chasse cultures

Pour bon nombre d’animaux comme les sangliers, le corbeau ou la corneille noire, c’est l’époque de reproduction – © David James Chatterton

Les cultures de printemps impactées

Cette fondation juge par ailleurs la poursuite de la chasse aux oiseaux d’autant plus cruelle que les volatiles « sont en pleine période de reproduction. Les adultes tués ne retournant pas au nid, les petits agoniseront lentement et sûrement ». En parallèle, les prélèvements de sangliers sont autorisés, bien que leur chasse soit d’ordinaire interdite durant leur période de reproduction. Il faut dire qu’ils constituent la principale nuisance aux cultures. En sus des tirs de jour comme de nuit, la pose de clôtures demeure également autorisée.

10 animaux à observer au printemps autour de chez vous

« La situation climatique étant déjà préoccupante pour l’agriculture, a expliqué Thierry Besançon, président de la commission dégâts de gibier de la FDSEA. Nous sommes dans une période sensible pour les prairies qui sont trop souvent impactées durablement par les sangliers. Les cultures en général – et de printemps en particulier – ne peuvent supporter davantage de dégâts ». Une pétition a toutefois été lancée il y a peu par l’Aspas, Aves et Crow Life pour demander l’interdiction totale de la chasse et des opérations de destruction, sans dérogation possible, durant le confinement. Aspas a notamment obtenu l’arrêt des tirs sur les renards dans le Pas-de-Calais.

Illustration bannière : Les arrêtés préfectoraux se multiplient pour autoriser la chasse contre les dégâts sur les cultures – © NatureDigitalPhotography
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Ce sont les Préfets les plus nuisibles, chaque jour je signe plusieurs pétitions pour lutter contre leurs décisions débiles et sous influences de lobbys!
    Ces gens là ne savent rien et décident de tout, il faut supprimer les Préfets !

    • Malheureusement la connerie est humaine et les préfets sont juste des gens avec un du pouvoir. C’est l’autorisation du tuer des êtres vivants qu’il faut abolir.

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