A Saint-Etienne on a décidé de prendre le taureau par les cornes concernant le bio. Depuis le 1er janvier 2014, toutes les cantines scolaires proposent à présent du bio, et que du bio.
Des cantines 100 % bio à Saint-Etienne
Manger local et de saison, tel est l’un de nos crédos. Si l’on cuisine également de plus en plus de produits bio à la maison, les cantines scolaires ne sont pas en reste.
Certes, elles ont l’obligation – c’est une des directives du Grenelle de l’Environnement – d’introduire 20 % de produits bio dans leur menu depuis 2012. Début 2013, l’Agence Bio affirme que 73 % des restaurants scolaires proposent des produits bio dans leur menu. On y vient, donc, lentement, mais sûrement.
Une démarche exceptionnelle pour une ville de cette taille
Entre temps, certaines communes n’ont pas attendu. Et sont même allées beaucoup plus loin que la réglementation ne les y oblige. C’est le cas de la ville de Saint-Etienne.
Depuis le 1er janvier 2014, les produits bio composent 100 % des 2800 repas servis dans les cantines des écoles maternelles et primaires stéphanoises.
Cette démarche exceptionnelle pour une ville d’une telle taille (171.000 habitants) ne s’est pas faite en un jour, mais sur 4 ans. C’est en 2009 déjà que la municipalité s’est engagée à arriver au 100 % bio à la cantine.
Les conséquences vertueuses du bio en restauration collective
© CC, Graooor, Forez.info
« Nous avons souhaité améliorer la qualité des repas », explique Caroline van der Heijde, directrice de l’éducation pour la ville de Saint-Etienne.
Pour ce faire, la municipalité a privilégié les circuits courts : ils représentent 41 % de l’approvisionnement, contre 5 % dans la restauration collective classique.
Ce choix a eu une conséquence vertueuse, qui va à l’encontre des croyances liées au bio : les prix des repas à la cantine ont… baissé !
La diminution du tarif est de l’ordre de « 10 % à 25 % selon le quotient familial », ajoute la responsable.
Les menus traduisent ce changement en bio : surtout des crudités ou des légumes cuits en entrée, des escalopes végétales à la place de la viande une fois par mois.
Et pas de cordons bleus, ni de fritures, sur les 3 premières semaines du mois de janvier 2014 au menus !
Les enfants en maternelle et primaire ne sont plus les seuls à manger bio : les personnes âgées en portage à domicile et les tout-petits des 24 crèches communales reçoivent aussi des repas à 70 % bio. Un bon début. Il faut savoir que ces deux populations demandent une alimentation très spécifique, plus compliquée à mettre en place.
Une initiative partagée par d’autres communes
Certes, ce sont surtout les petites communes qui arrivent plus facilement à passer au 100 % bio.
Mouans-Sartoux, une commune des Alpes-Maritimes (10 200 habitants) sert 100 % de bio dans les restaurants scolaires (1 200 repas). Elle a reçu le 1er Prix des Trophées Eco Action 2013 pour la restauration scolaire durable (restauration 100 % bio à coûts constants).
Elle s’est dotée d’une régie agricole de 4 hectares, certifiée en agriculture bio, qui a pour mission de produire les légumes pour les restaurants des 3 groupes scolaires de la ville. Une bien belle initiative.
Les communes de Grande-Synthe (Pas-de-Calais) avec 540 couverts et d’Ytrac (Cantal) avec 200 couverts sont aussi passés au 100 % bio.
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– Exemples : le n°2 de la Lettre hebdomadaire (les huiles),la lettre n°3 (les légumes), lettre n° 4 (les calories), la lettre n°5 (le goût), la lettre 7 sur la « néfaste food », la lettre 8 sur les micro-algues, la lettre sur le petit-déjeuner, …
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illustration : © CC, Lotfi42