Entre ONG et syndicats agricoles, les nouvelles « zones de non-traitement » récemment instituées font l’unanimité contre elles, mais pour des raisons différentes.
Depuis le 1er janvier, les agriculteurs doivent respecter des zones de non-traitement aux pesticides pour protéger les populations.
Un dispositif pionnier au niveau européen
Le décret et l’arrêté sont parus au Journal officiel le 29 décembre dernier. Lorsqu’ils pulvérisent des pesticides, les agriculteurs doivent désormais veiller à respecter des « zones de non-traitement » entre cultures et habitations. Mais ces nouvelles règles ne semblent satisfaire ni les agriculteurs ni les ONG. Pour quelles raisons ?
Un tracteur épand des pesticides près d’un village © Photoagriculture / Shutterstock
« Avec ce dispositif, la France devient l’un des premiers pays européens à se doter d’un cadre national pour la protection des riverains des cultures agricoles », précisent dans un communiqué les ministères de la Transition écologique, de la Santé et de l’Agriculture. Cet arrêté oblige à respecter des « distances minimales » entre zones de traitement et habitations : elles sont de 10 mètres pour les cultures hautes (fruitiers), 5 mètres pour les autres, dont les cultures céréalières, mais 20 mètres incompressibles pour les produits les plus dangereux pour la santé.
Des zones de non-traitement critiquées par tous
Les syndicats agricoles sont vent debout contre ce nouvel arrêté. Dans un communiqué, la FNSEA a d’ores et déjà exigé un moratoire. De même, pour la Coordination rurale, « les ZNT, c’est non ! ». Selon le décret, les préfets ont toutefois la possibilité de valider des « chartes départementales », après concertation entre élus, riverains et agriculteurs. Ainsi, les utilisateurs de pesticides s’engageraient à utiliser les matériels de pulvérisation les plus performants afin de limiter autant que faire se peut la dispersion des produits.
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Pour autant, les ONG restent dubitatives quant à l’efficacité de ce nouveau dispositif et de ces ZNT. En effet, si les associations réclamaient la mise en place de telles zones tampons, elles estiment que les distances retenues sont bien trop faibles pour parvenir à protéger les populations concernées. La Fondation pour la Nature et l’Homme plaide par exemple pour des ZNT de 50 et 100 mètres.
Illustration bannière : Un tracteur épand des pesticides – © Photoagriculture / Shutterstock