Régulièrement dénoncé par les associations environnementales, le glyphosate, un herbicide très utilisé pour les cultures, a aussi un impact sur la santé humaine. Les Faucheurs Volontaires ariégeois veulent le démontrer via une campagne de prélèvements urinaires.
Les faucheurs volontaires d’Ariège viennent de lancer une campagne de recherche de glyphosate dans les urines, avec pour objectif de porter plainte contre les responsables de « cet empoisonnement massif ».
Des taux de glyphosate dans les urines 33 fois supérieurs à la dose autorisée
Le glyphosate fait de nouveau parler de lui. En effet, des Ariégeois ont découvert, suite à des analyses, que leurs urines étaient « truffées » de cet herbicide, aujourd’hui le plus vendu au monde et breveté il y a plus de 40 ans par la multinationale Monsanto. Depuis plusieurs années, il est pointé du doigt par certaines études comme étant à l’origine de malformations congénitales, maladies neuro-dégénératives ou de cancers. Le collectif des faucheurs volontaires d’Ariège a décidé d’agir, en lançant une grande campagne d’analyses des urines de leurs concitoyens.
Pour dénoncer ce qu’ils appellent « cet empoisonnement massif », ils organisent jusqu’au 26 avril plusieurs réunions publiques dans le département pour trouver des volontaires prêts à participer à cette opération originale de recherches de traces de glyphosate. Dans un communiqué, les faucheurs volontaires expliquent : « Une centaine de citoyens à travers la France a pratiqué des analyses d’urine pour rechercher des traces de glyphosate, principal marqueur de notre ingestion quotidienne de pesticides. Tous en avaient à des taux jusqu’à 33 fois la dose autorisée dans l’eau potable ».
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Des plaintes pour mise en danger de la vie d’autrui
Leur but premier, suite à ces analyses, est de démontrer à quel point ces pesticides sont présents dans la nature et dans ce que l’on consomme au quotidien, et de fait dans notre corps, même si l’on mange sainement. Lorsque les résultats seront connus, les faucheurs souhaiteraient que des volontaires portent plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée ou atteinte à l’environnement ». Elles viseront nommément le président et membres du conseil d’administration des groupes qui commercialisent cette molécule, ou encore les membres de la commission européenne.
Selon les Faucheurs Volontaires, le prélèvement urinaire est la meilleure méthode pour montrer la présence de glyphosate dans le corps humain. Ils font donc appel dans un premier temps à plus de 1.500 volontaires pour lancer leur campagne nationale. Et financent une bonne partie des frais d’analyses, qui seront ensuite envoyées à un laboratoire allemand. Un simple prélèvement coûte 86 euros : l’association s’engage à en payer la moitié. Pour que cette campagne de prélèvements touche un maximum de personnes et réduise les frais de prélèvement, de laboratoire et d’huissiers, une opération de crowdfunding a été lancée sur la plateforme Helloasso, avec l’objectif de collecter 120.000 euros pour financer l’analyse des urines de ces 1.500 personnes.
Illustration bannière : Pulvérisation de glyphosate – © Buquet Christophe