Transformer les déchets dans des usines de traitement biologique qui traite tous types de déchets sur une seule chaîne et en produisant du compost ? Pourquoi pas ?
Fausse bonne idée ? Ce qui est présenté comme le stade le plus avancé du traitement de déchets est considéré par certains comme avant tout une manière de générer du profit au détriment de l’environnement.
Le traitement mécano-biologique, une idée étonnante
Jeter toutes ses ordures dans une même poubelle et les voir triées de manière stricte ensuite ? C’est l’idée associée au traitement mécano-biologique.
Bien entendu, nul n’ignore que la gestion des déchets est l’un des problèmes majeurs en matière d’environnement dans les pays industrialisés. C’est pourquoi le TMB s’est répandu très vite en Europe, de manière à produire de l’énergie et limiter les quantités de matières organiques résiduelles enfouies. La directive européenne de 1999 limite en effet le stockage de ces matières (on n’est pas à Naples !). La France comme ses voisins cherche à se débarrasser au maximum des incinérateurs et centres de stockages, d’où le développement d’usines pratiquant le TMB.
Produire du compost
L’idée paraît saine : réduire les déchets et produire du compost par la même occasion. Un miracle promis par Urbaser Environnement, qui joue à fond la carte du vert, de la confiance et de la solution alternative. L’idée est de réaliser la valorisation énergétique via un recyclage amené intelligemment avec des usines qui produisent bien du compost. Problème : la réalité est moins rose et le scandale commence à s’étaler.
Le traitement mécano-biologique : nombreux points faibles
La technique reste assez chère et le modèle économique pas encore maîtrisé. Le problème principal est que le compost produit est parfaitement inutilisable par les agriculteurs du fait de son manque de pureté. Selon le site de l’AFNOR, la norme française impose une limite de 5 kg de verre et métaux, et 2,7 kg de sac plastique par mètre cube. Un compost déjà bien peu pur donc. Ce compost produit par les usines de traitement mécano-biologique dépassant généralement ces limites, le rendant non réglementaire là où le compost à la limite du réglementaire n’est déjà pas la panacée.