Après les objectifs ambitieux du Grenelle de 2009 (4 millions de bornes pour 2020), la France veut combler son retard dans les bornes pour voitures électriques. Michel Couture, patron de l’entreprise Sodetrel, spécialisée dans l’installation des bornes, confiait d’ailleurs que «pour l’instant ce sont plus des investissements que du chiffre d’affaires ».
Pourtant, la voiture électrique semble vouée à un brillant avenir, et les industriels français disposent de solides compétences, pour réussir à s’installer dans le paysage automobile de demain…
Un avenir … électrisant pour les bornes de recharge
Arnaud Montebourg a récemment souhaité s’emparer de ce dossier. Lors de la présentation des 34 plans de reconquête industriels, le chef de l’État a ainsi consacré la volonté d’améliorer l’accès aux bornes sur l’ensemble du territoire. Dernièrement, le Ministre du redressement productif s’est prononcé en faveur « d‘une proposition de loi visant à créer « un opérateur national qui pourvoira la France du réseau essentiel des bornes électriques de recharge » pour les véhicules électriques ».
Toutefois, les professionnels et le Conseil des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA) soulignent l’importance de ne pas fausser le marché des bornes électriques.
Sur le site Moteur Nature, on explique qu’il faut par exemple « faire une différence entre l’électricité nucléaire et éolienne. La puissance du courant de sortie est aussi un facteur de différenciation. L’éventail des technologies disponibles va des bornes parisiennes d’Autolib, qui délivrent un courant de 3,6 kW aux super-chargeurs de Tesla, qui sortent du 135 kW ».
Plusieurs offres, pas forcément « exclusives », sont à l’étude d’après le CCFA.
Avant d’obtenir une vision plus claire du développement des services de recharges en Europe, il faudra de toute façon attendre la directive prévue pour les prochains mois issue du texte adopté au Parlement en novembre dernier. On apprenait ainsi que « la Commission a donné un mandat au rapporteur Carlo Fidanza (PPE, IT) afin de démarrer les négociations avec le Conseil, dans le but de conclure un accord final au printemps 2014 ».
Vers une standardisation des bornes européennes ?
En attendant, l’Association Européenne des Constructeurs Automobiles et l’Union de l’Industrie Électrique plaide pour une uniformisation européenne afin d’établir des standards à dimension mondiale.
En attendant les arbitrages des instances communautaires, la Région Ile-de-France a adopté, lors du conseil du 13 Février, un nouveau dispositif de soutien aux véhicules propres en prévoyant « une aide de 40 % des sommes dépensées pour des bornes de recharge publiques ». Une décision qui devrait faciliter la construction des milles bornes ambitionnées dans le projet initial…
Si un objectif contraignant de 55 000 points de recharges devrait être consacré par les textes normatifs, d’autres enjeux subsistent dont les modèles de prises. Plusieurs industriels commencent d’ailleurs à s’inquiéter :
« La France préconise la prise de type 3 et que l’industrie électrique se calque sur ce modèle pour construire les infrastructures de recharge, la majorité des autres pays européens dont l’Allemagne emploie le type 2 »
Au grand jury de dimanche dernier, Carlos Ghosn, le patron de Renault, avouait sans le dire l’échec du lobbying français…
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