Le marketing des produits de beauté est très travaillé, et promène le consommateur quelque part entre la science et la communication pure. Les codes des publicités des grandes marques cosmétiques est un mélange de vocabulaire pseudo-rigoureux censé rassurer sous une épaisse couche de glamour. Un cocktail d’allégations et d’argumentaires à décrypter sans naïveté. Voyons ensemble les mentions préférées des marketeurs.
Le vocabulaire Beauté, une novlangue pseudo-scientifique
Les marques usent et abusent d’un vocabulaire clinique ou scientifique pour asseoir leur crédibilité. Le jargon employé se veut une sorte de caution pour le consommateur. Malgré ce vocabulaire médical, les cosmétiques n’ont rien de médicaments.
Une première astuce pour repérer les « intrus » : lorsqu’un nom est écrit avec une majuscule, il est tout simplement inventé par la marque et n’a rien d’une molécule miracle. Par exemple la gamme Rexaline du groupe ID Beauté sonne très scientifique mais ne désigne pas du tout une molécule ou un procédé chimique.
Hypoallergénique
Très à la mode il y a quelques années, l’argument hypoallergénique a peu a peu laissé place à une suite de mots beaucoup plus percutants : « sans parabènes, sans phénoxyethanol, sans silicones ». Chaque marque y va de sa petite formulation. Quoiqu’il en soit, la mention « hypoallergénique » signifie simplement que les allergènes les plus courants ne sont pas présents dans le produit. Mais cela ne va pas plus loin !
Testé en laboratoire
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Là encore, les produits qui le mentionnent ont effectivement été testés en laboratoire. D’ailleurs, la loi impose un test pour que chaque produit cosmétique mis sur le marché ne comporte aucun risque pour la santé humaine.
La mention « testé en laboratoire » se veut plutôt une garantie de l’efficacité du produit. Et c’est là que le bât blesse : les tests, s’ils sont effectués, sont bien souvent biaisés.
Et cela n’a rien d’étonnant puisque les tests sont rémunérés. La plupart des testeurs, payés par le laboratoire, approuvent bien souvent le produit, même s’ils ne sont pas convaincus. Certains testeurs sont presque des professionnels : même s’il est interdit de tester plusieurs produits à la fois, certains testeurs s’inscrivent dans différents organismes afin de pouvoir arrondir leurs fins de mois… Il ne faut pas oublier non plus les petites erreurs non intentionnelles : les oublis, l’utilisation d’une quantité trop faible ou à l’inverse trop forte du produit, l’application sur une peau non nettoyée, etc. Les conditions d’utilisations particulières ne permettent pas d’obtenir de résultats vraiment fiables.
Ce ne sera peut-être plus le cas d’ici quelques années lorsque sera démocratisé un nouveau procédé de tests pour les laboratoires. L’entreprise Triacys a développé un nouveau procédé via lequel chaque testeur utilise une tablette. A chaque fois qu’il utilise le produit, il doit se filmer afin que l’appareil puisse enregistrer tous les paramètres : gestuelle, température et hygrométrie de l’endroit, respect du nombre d’application, etc.
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suite : testé par les dermatologues