Issus de matières premières végétales, biodégradables et compostables, les bioplastiques proposent une alternative au tout pétrole. Que ce soit sous forme de sacs jetables, capsules de café, emballage de mouchoirs papier ou de couverts de pique-nique, l’utilisation des bioplastiques est large.
Les bioplastiques, une solution pour le futur
Si leurs prix demeurent encore un frein en France, leur développement s’impose comme une solution d’avenir. consoGlobe a rencontré Christophe Douki-de Boissoudy, président du Club Bio-plastiques au salon de l’agriculture. Il nous explique l’intérêt de ces bioplastiques.
La loi de transition énergétique est actuellement présentée au Sénat. Une des ses mesures impose l’interdiction, dès 2016, des sacs en plastique à usage unique distribués aux caisses des supermarchés. Les sacs des fruits et légumes un an plus tard. Sauf si les sacs sont en bioplastique, une matière biosourcée, fabriquée à partir de matières premières renouvelables comme le blé, le maïs par exemple. Le bioplastique est 100 % biodégradable et peut être valorisé par des voies organiques telles que le compostage et la méthanisation.
250 000 tonnes produites en Europe
Outre les sacs jetables, le champ des possibles est grand : capsules de café, vaisselle de pique nique, emballages alimentaires et non alimentaires, produits d’hygiène à usage unique comme les cotons tiges ou les couches culottes, pièce automobile. Plus étonnant encore le bioplastique peut être utilisé dans des imprimantes 3D.
En une dizaine d’années, la capacité de production mondiale est passée de 500 tonnes à 400 000 tonnes en 2013, dont 250.000 tonnes en Europe, « et leur part de marché, qui devrait se situer entre 2 et 5 % en 2020, continuera de croître sous l’effet de la demande et de l’abaissement des coûts de fabrication », estime Christophe Douki-de Boissoudy, président du Club Bio-plastiques, l’association française qui promeut leur développement.
Des bioplastiques peu utilisés en France
En France, l’utilisation de ces produits en bioplastique est encore confidentielle (déjà dans la production : par rapport à l’Europe, un tiers de la production de bioplastiques se fait France mais elle reste faible proportionnellement). La faute à un prix encore élevé. “Les produits en bioplastique sont entre entre deux et quatre fois plus cher que leurs homologues en plastique classique”, explique Christophe Douki-de Boissoudy. Mais le territoire français dispose de tous les atouts pour développer ce marché : des capacités agricoles et industrielles, notamment dans le domaine de la chimie nécessaire pour la transformation des matières premières en résine bioplastique ou la plasturgie.
Le bioplastique, totalement fantastique ?
Il faut d’abord savoir de quels bioplastiques on parle. Les faux existent déjà ! Il s’agit généralement de paillettes de polyéthylène agglomérées par un additif, cela représenterait jusqu’à 8 % du marché. Sans compter que le bioplastique a ses opposants, certains arguant que les sacs en papier sont plus écologiques et beaucoup moins chers.
Les bioplastiques posent un problème écologique : ils sont compostables, oui, mais en milieu industriel… Selon l’Ademe, les polymères biodégradables peuvent perturber le recyclage classique donc il faudrait mettre en place des filières spécifiques pour la collecte.
Une filière toujours en évolution
La production mondiale pourrait néanmoins progresser et atteindre 6,7 millions de tonnes en 2018, selon une étude de marché de European Bioplastics. Les plastiques biosourcés non biodégradables, comme le polyéthylène et le polyéthylène téréphtalate (PET) biosourcés, devraient progresser le plus, ce qui laisse de toute façon entier le problème écologique.
Les véritables bioplastiques ressourcés existent, bien entendu, mais leur développement reste limité et une grosse partie de la production reste de toute manière asiatique. Reste également à déterminer l’impact de la production de ces plastiques sur la production alimentaire.