Quand on parle de bio, on pense plus spontanément aux fruits et aux légumes qu’aux fromages ou à la viande. Pourtant, il existe un marché de la viande bio qui progresse en France ; il a presque triplé depuis 2004. Est-ce suffisant pour considérer que la viande bio est un marché saignant et plein d’avenir ? Les chiffres 2013 de la filière nous apportent des éléments de réponse.
La viande bio au petit trot
En 2013, la progression des ventes de la viande bio a été très faible comparée aux années précédentes : avec +2 % seulement d’abattages. Cette petite progression est certes bien meilleure que celle du marché de la viande conventionnelle qui est, lui, en régression. Les abattages de gros bovins conventionnels ont en effet baissé de 4,4 %. Malgré une progression des élevages bio et une demande des consommateurs bien présente, les volumes abattus se sont tout juste maintenus en bio en 2013.
Les perspectives pour la viande bio sont meilleures pour 2014 car le nombre de producteurs progressent et la sensibilisation du public à la viande de grande qualité progresse.
La distribution s’y met
Autre point positif pour la viande bio, la distribution qui s’y convertit de plus en plus. La GMS est la plus grande boucherie bio de France, avec 50 % des volumes de viande bio vendus.
La viande bio est également bien présente en boucheries artisanales (15 % des volumes), en magasins spécialisés (14 %), en RHD (9 %) et autres circuits (12 %)
La viande bio, un marché qui reste confidentiel
C’est une bonne nouvelle, mais il faut reconnaître que pour l’instant la viande bio reste très marginale avec un peu plus de 3 % du total de la viande conventionnelle.
Un phénomène freine la progression des élevages bio : les élevages conventionnels font concurrence sur l’achat des animaux destinés à la filière bio, afin de répondre aux besoins non couverts du secteur de la viande conventionnelle.
Cette difficulté a été ressentie au premier semestre sur la valorisation des jeunes animaux (veaux, jeunes bovins et génisses). Une réévaluation des prix d’achat en bio de la majorité des abatteurs à l’été 2013 a permis de réassurer le différentiel de prix entre conventionnel et bio et de limiter la déperdition d’animaux en conventionnel.La baisse des cours du conventionnel au second semestre a également eu un impact évident et la dynamique de développement a nettement repris au premier semestre 2014.
Malgré tout, les professionnels arrivent à vendre à des prix attractifs ; ce qui devrait continuer à stimuler la filière. Pour prendre l’exemple des boeufs, qui nécessitent une immobilisation sur 3 ans, on constate que la filière est capable de les valoriser correctement : en 2013, elle vendait en moyenne 4,51 € kg la carcasse « entrée abattoir » pour un boeuf contre 4,27 € en viande conventionnelle.
La nouvelle PAC, politique agricole commune européenne, devrait également favoriser la viande bio avec la mise en place du Plan Ambition Bio 2017. Si les commerçant n’ont pas la main trop lourde sur les étiquettes, le consommateur devrait suivre…. enfin pour ceux qui ne décident pas à passer végétarien.
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