En cas de vents faibles, les éoliennes s’arrêtent. Ou plutôt s’arrêtaient ! Grâce à une nouvelle génération de turbines, géantes ou non, les éoliennes turbinent. Après les adeptes du slow pour la gastronomie, la cosmétique ou les voyages, on trouve désormais des éoliennes amatrices de la lenteur : de grands constructeurs annoncent des génératrices capables de produire de l’électricité avec des vents de moins d’1 km/h pour les plus performantes… moins qu’il en faut pour porter une feuille dans le vent !
Vents mous : lutter contre la torpeur par le gigantisme
Des pâles de 60 mètres de hauteur, un rotor à 140m du sol… Soit presque la moitié de la tour Eiffel, ou un immeuble de 42 étages. C’est l’option choisie par la « petite » dernière des éoliennes de General Electric, la GE 2,5-120 pour développer une capacité de 2,5 MW (de quoi alimenter environ 1.000 foyers européens) et générer 15 % d’électricité de plus que les modèles équivalents de la même marque. 14 viennent d’être installées près de Rehborn, alimentant en électricité 30.000 foyers dans cette ville de l’ouest de l’Allemagne, près de Francfort.
200 mètres de haut en haut de la lame au sommet de sa course, pour capter tous les vents © Kelly Nelson / Shutterstock.com
Les extrémités des éoliennes, au sommet de leur course, se trouvent à 200 mètres au-dessus du sol. Pour fonctionner de manière optimale, les ingénieurs ont du trouver le moyen de modifier l’angle des ailes pendant leur rotation, ce qui leur permet d’être plus résistantes et de s’adapter à la force du vent. Et donc de fonctionner aussi en période de vent faible.
A savoir
La course à la hauteur s’explique du fait que l’énergie éolienne est proportionnelle au cube de la vitesse du vent, ce qui signifie que si une turbine génère 1 kW à 10 km/h, cette même turbine produira 8 KW à 20 km/h (le double de la vitesse du vent, donc le cube de 2 en puissance : 23 = 2 x 2 x 2). En hauteur, le vent est plus puissant et l’on va plutôt miser sur des grands vents dans l’absolu, mais avec des éoliennes capables de générer de l’électricité dès les plus petits vents.
Big data pour grandes éoliennes
Ce qui permet ce tour de force – littéralement – ce sont aussi les 120 senseurs répartis à l’intérieur du rotor, du générateur et des ailes de chaque turbine, qui collectent des milliers de point d’information à chaque instant. Puis GE collecte en temps réel les données de quelque 25.000 éoliennes dans le monde entier, lui permettant d’analyser et ajuster la vitesse de rotation, de tangage, de couple rotor des turbines et d’autres fonctions.
Bientôt chez vous ? Mini turbines pour maxi efficacité
A l’autre extrême, on trouve sur le marché des éoliennes de petite taille, capables de générer de l’électricité avec des vents aussi faibles que 0,8km/h. La quantité d’électricité produite sera minuscule si le vent est aussi faible, mais restera gratuite ! Gearless Blade Tip de WindTronics, turbine d’Optiwind, turbine à rotors multiples de Selsam Innovations, turbine minuscule et silencieuse pour bateaux et maisons de D400… le choix est déjà important sur le marché.
Photo bannière : © Bohbeh Shutterstock – Eco power, wind turbines at sunset