Les éoliennes citoyennes arrivent peu à peu en France. Le concept déjà bien implanté au Danemark, en Allemagne et en Belgique permet à un groupe d’individus d’accéder ensemble à une énergie propre.
L’éolien déchaîne souvent les passions : avenir pour les uns, verrues au milieu du paysage pour d’autres, l’énergie éolienne attire et rebute en même temps. Quant à l’individuel : planter une éolienne dans son jardin oui, mais à quelles conditions ? Faut-il un permis de construire ? Risque-t-on d’engager une guerre du voisinage ? Une éolienne individuelle sera-t-elle suffisante pour fournir l’énergie nécessaire pour toute l’année ? Et le bruit dans tout cela ?
Beaucoup de questions à se poser donc pour qui veut se lancer dans un projet d’éolienne individuelle. Sans parler de l’administratif, véritable parcours du combattant !
Et si la solution se trouvait dans un parc éolien collectif ? C’est l’idée des éoliennes citoyennes, qui sont déjà implantées au Danemark, aux Pays-Bas ou chez nos voisins Belges depuis plusieurs années et qui arrivent tout doucement dans l’Hexagone.
Qu’est-ce que l’éolien citoyen ?
Les éoliennes individuelles suscitent l’intérêt de plus d’un particulier. En effet, selon une étude réalisée par le CREDOC en 2009, « 72 % de la population française est favorable à l’implantation d’éoliennes sur le territoire de sa commune ». Ce qui montre bien les évolutions dans le domaine.
Le phénomène de NIMBY (Not In My Back Yard) littéralement « pas dans mon arrière-cour » en parlant de toute activité dont l’infrastructure peut être source de pollution sonore (aéroport, usines …) n’est donc plus vraiment applicable à l’éolien, du moins pour les parcs.
Mais quid de l’éolienne individuelle ?
L’idée de s’auto-suffire en matière d’énergie, propre qui plus est, relève d’un véritable engagement écologique. Sans doute, mais tout le monde ne dispose pas des conditions idéales et nécessaires pour pouvoir installer une éolienne au fond de son jardin : primo, le prix plutôt élevé peut refroidir ; secundo, il faut vivre dans une région suffisamment exposée au vent ; tertio, il faut disposer d’un terrain offrant toutes les conditions adaptées à ce type d’installation : le site doit être dégagé, et la surface de terrain suffisante.
D’où l’idée très ingénieuse, basée sur le postulat que l’énergie est un bien commun, des éoliennes citoyennes.
De quoi s’agit-il exactement ?
Le concept paraît simple, encore fallait-il y penser : mutualiser les investissements d’un groupement de particuliers (à hauteur d’une commune ou d’un quartier…) en s’associant à un promoteur pour créer et financer un parc éolien, afin de pouvoir profiter de l’énergie ainsi produite.
Chaque membre du collectif investit une ou plusieurs parts, à hauteur de ses moyens. Les dividendes sont ensuite reversés.
Au Danemark, avant 1996, tous les parcs éoliens étaient détenus par des coopératives. De la même manière en Allemagne dès les années 1990, les investissements dans l’énergie éolienne étaient réalisés par des agriculteurs ou d’autres particuliers.
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La suite p.2> visite de la coopérative éolienne de Tournai