Le 26 octobre dernier, l’agence cancer de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) annonçait qu’elle classait la viande transformée dans la catégorie des agents cancérogènes pour l’homme. Cette annonce semble déjà avoir eu des conséquences directes sur leurs ventes, notamment dans les grandes surfaces.
Chute de 5 % des ventes constatées en moyenne en grandes surfaces. Les fêtes de fin d’année vont-elles en pâtir ?
Moins 5 % d’acheteurs de charcuterie dans les grandes surfaces
Suite à leur rapport, l’OMS s’était défendue d’appeler les consommateurs à ne plus manger de viande : « Notre étude ne demande pas aux gens d’arrêter de manger de la viande transformée, mais indique que réduire la consommation de ces produits peut réduire le risque de cancer colorectal », a expliqué l’organisation.
Selon les cabinets d’étude IRI et Nielsen, « l’ensemble des produits de boucherie et de charcuterie affichent une baisse des ventes de près de 5 % au cours de la dernière semaine d’octobre » par rapport à la même période en 2014, et « l’impact semble du même ordre de grandeur sur les deux semaines suivantes », indique le cabinet IRI.
Dans le délai, les ventes de charcuterie en grandes surfaces, qui représentent 90 % des ventes nationales étaient en baisse de 5,3 % sur un an durant les trois semaines qui ont suivi la publication du rapport de l’OMS, alors qu’elles étaient en hausse de 1,7 % les trois semaines précédant ce rapport.
Une chute de 27,3 % des ventes de foie gras
Le cabinet Nielsen relève également un recul des ventes de charcuterie dans les hyper et supermarchés français par rapport à l’année précédente, avec un pic sur la semaine du 8 novembre, -4,9 % puis un léger mieux sur la semaine du 15 novembre, -2,6 %.
Suite à cette alerte de l’OMS, c’est le foie gras et les rillettes qui ont payé le plus lourd tribut. La semaine du 1er novembre, les ventes de foie gras frais se sont effondrées de 27,3 %, tandis que celles des rillettes affichaient un recul de 11,7 %.
Seule la charcuterie de volaille a tiré son épingle du jeu, les ventes connaissent même une légère hausse. La Fédération française des Industriels Charcutiers Traiteurs (FICT) a estimé qu’il était « prématuré » de tirer un bilan de cette communication de l’OMS. Pour la FICT, « les professionnels n’ont pas constaté une baisse du carnet de commande ».
Photo bannière : La vente de charcuterie en baisse dans les grandes surfaces © Shutterstock