À partir de janvier 2018, onze vaccins seront obligatoires pour les enfants de moins de deux ans. Que risquent les familles qui s’y opposent ?
Actuellement, seuls trois vaccins sont obligatoires en France : la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. La Ministre de la Santé, Agnès Buzyn, souhaite augmenter leur nombre à onze, en raison de la recrudescence de certaines maladies infantiles comme la rougeole.
Onze vaccins obligatoires pour les moins de deux ans
Le taux de couverture des
vaccins n’est qu’à 75 % actuellement, alors qu’il devrait être à 95 %. Cela pose un vrai problème de santé publique
estime la ministre.
Aussi, dès janvier, aux vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DT Polio) vont s’ajouter ceux protégeant contre la coqueluche, la bactérie Haemophilus influenzae, l’hépatite B dès 2 mois, ainsi que pour éviter la pneumocoque, la méningocoque, la rougeole, les oreillons et enfin la rubéole à partir d’un an.
Un enfant en train d’être vacciné © REDPIXEL.PL
Une baisse du taux de couverture vaccinale
Comment expliquer le faible taux de couverture vaccinale en France ? Certains parents et même certains médecins refusent le parcours de vaccination automatiquement proposé aux enfants. Ils estiment en effet qu’il y en a trop, et sans être des extrémistes, ils remettent en cause le nombre de vaccins infligés aux enfants.
En cause, le manque d’informations, de confiance envers l’industrie pharmaceutique, les potentiels composants nocifs et les effets secondaires. Doit-on en effet vacciner systématiquement son enfant ? Pour la ministre, c’est nécessaire au nom de la vie en communauté. Un enfant non vacciné est un risque potentiel pour les autres enfants.
Et vous ? Êtes-vous favorable aux 11 vaccins obligatoires ?
Théoriquement, aujourd’hui, pour les parents qui refusent la vaccination obligatoire, six mois d’emprisonnement et 3.750 euros d’amende sont prévus. Une peine qui n’est jamais appliquée : et demain ? « L’objectif n’est pas d’avoir des amendes mais de faire de la pédagogie« , indiquait la ministre en juillet dernier. Et d’ajouter : « Je souhaite que cette vaccination obligatoire rassure les Français. Je pense aux familles, aux parents dont les enfants sont décédés parce que les vaccins n’ont pas été faits, (parce que) les rappels n’ont pas été faits soit par négligence, soit par défiance« .
A priori, il ne devrait donc pas y avoir d’amendes pour les parents qui refusent la vaccination obligatoire, mais les enfants nés à partir du 1er janvier 2018 et qui ne seront pas en conformité avec leur vaccination obligatoire ne pourront pas rentrer à l’école, afin de ne pas exposer les autres enfants à de potentiels risques de maladies. La ministre espère que la menace d’un éloignement avec l’éducation scolaire pour provoquer un déclic : “Je veux une prise de conscience collective, nous ne sommes pas au rendez-vous d’un sujet de santé majeur.”
Rendez-vous dans quelques mois pour voir si cette recommandation de 11 vaccins obligatoires est respectée par une majorité de parents, et si à terme, des enfants ne présentant pas les protections nécessaires, seront effectivement refoulés de leur école.
Illustration bannière : Un enfant vacciné – © MAGNIFIER