Alors que la présence d’aluminium dans les vaccins fait toujours polémique, le ministère de la Santé pourrait supprimer ou limiter fortement l’utilisation de la « clause d’exemption », qui permet aux parents de refuser certaines vaccinations pour leurs enfants.
Alors qu’un collectif vient d’adresser une lettre au ministère de la Santé demandant le retrait des sels d’aluminium des vaccins, la clause d’exemption, qui permet aux parents de refuser la vaccination de leur enfant au nom de leurs « convictions personnelles », pourrait disparaître.
Un collectif anti-vaccins demande le retrait des adjuvants à l’aluminium
Le 4 août 2017, un collectif a adressé un recours gracieux au ministère de la Santé pour demander le retrait des adjuvants à base d’aluminium. Cette lettre de douze pages, intitulée « Demande préalable », a été écrite par un collectif de 1.250 personnes, regroupant des parents, des cadres, des ingénieurs et des membres du corps médical.
Depuis plusieurs années, l’utilisation des sels d’aluminium dans les vaccins comme adjuvants est controversée. Selon le collectif, cette substance aurait « des effets secondaires néfastes tant pour les enfants très jeunes que pour les adultes ».
L’aluminium est utilisé dans de nombreux vaccins : le vaccin DTP (diphtérie, tétanos et poliomyélite) administré dès la petite enfance, le vaccin contre l’hépatite B et le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV).
Les anti-vaccins pourront-ils faire valoir la clause d’exemption ?
Mais dès 2018, les enfants devront obligatoirement être vaccinés contre 11 maladies. « La décision, ferme, d’étendre la vaccination obligatoire pour les enfants est prise. Il faut désormais la mettre en oeuvre », a indiqué le ministère de la Santé dans une lettre envoyée au Conseil d’État.
Début septembre, le ministère de la Santé tranchera la question de la « clause d’exemption », cette disposition qui permet aux parents opposés « par conviction » à la vaccination de leurs enfants de ne pas s’y soustraire. D’après une information du Parisien, le ministère y serait plutôt défavorable : « Comme la décision prise est fondée sur un impératif de santé publique, il pourrait paraître contradictoire que des personnes puissent s’en exempter, si ce n’est, bien sûr, pour des raisons médicales. Cela semble poser des problèmes juridiques mais surtout de clarté du message », aurait confié l’entourage de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, au quotidien.
Or, selon Didier Lambert, le président de l’association E3M, si des parents refusent certaines vaccinations, c’est en raison de la présence de sels d’aluminium. « C’est à cause de cela que les Français sont si méfiants. Si on résout le problème de l’aluminium, il n’y aura besoin ni d’obligation ni de clause ! », a-t-il déclaré dans les colonnes du Parisien.
Illustration bannière : vaccin ©Africa Studio