Les Français néophobes en matière d’habitation
Qu’il s’agisse d’innovation dans le logement ou d’innovation dans la manière de vivre, les Français sont peu enclins à la nouveauté.
La domotique est loin d’avoir percé en France. Bien que cela fasse des années que l’on prédit un succès indéniable des maisons intelligentes, peu de foyers sont équipés de systèmes d’automatisation. Est-ce par méconnaissance, par crainte d’un surcoût ou par une vision un peu « gadget » de la domotique ?
- Quoiqu’il en soit, une infime part des ménages est équipée et la plupart des personnes interrogées n’envisage pas du tout de le faire, surtout chez les plus âgés comme le démontre ce graphique.
C’est pourtant bien en maîtrisant la consommation de ses appareils via des processus automatiques et intelligents que l’on peut espérer une gestion optimale.
La nouveauté fait peur également en matière d’habitat. Les écoquartiers par exemple ne font pas d’émules et ne séduisent pas franchement puisque les Français ne sont que 31 % à trouver l’urbanisme durable attractif, au point de l’envisager pour un futur déménagement.
Les écoquartiers à la pointe de la transition énergétique
Les écoquartiers perçus très positivement chez nos voisins germaniques ne bénéficient pas de la même image en France. En Allemagne, les écoquartiers sont synonymes d’une meilleure qualité de vie. D’ailleurs, cette forme d’habitat n’est plus vue comme totalement nouvelle puisque Fribourg, le 1er écoquartier au monde, a vu le jour il y a presque 20 ans en 1996. En France, les éco-quartiers sont vus simplement comme des quartiers denses, sans prise en compte des aspects durables.
Toutefois, une nouvelle forme d’habitat telle que l’habitat participatif tend à relativiser un peu ce constat. Il apparaît les éco-habitats fédèrent davantage, entre autres parce que l’initiative vient des habitants eux-mêmes et pas des concepteurs. Il s’agit de la dynamique de « bottom-up », donc du bas vers le haut, qui s’oppose à la conception « top-down ». Cette dernière, techniciste, n’offre pas la possibilité aux habitants de participer à la mise en place de leur propre lieu de vie. En revanche, le relatif succès de l’habitat participatif montre bien que la sobriété énergétique passera par l’innovation sociale et pas uniquement technique.
C’est ainsi que se conclut le rapport sur la transition énergétique : c’est en combinant innovation technologique et implication des individus via l’innovation sociale que la France pourra négocier le virage nécessaire vers sa transition énergétique.
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Source Sur le chemin de la sobriété énergétique Engager les Français au-delà des écogestes – B. Maresca, CREDOC
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