Le thigh gap, comprenez littéralement le « creux entre les cuisses », se répand comme une semée de poudre chez les adolescentes américaines. Un phénomène inquiétant, souvent assimilé à l’anorexie, qui consiste à creuser l’écart entre ses cuisses. En faisant qu’une fois les pieds serrés, ces dernières ne se touchent pas. Alors, le thigh gap est-il un effet de mode passager ou faut-il craindre un véritable phénomène de société ?
La thigh gap, nouveau fléau au service de la minceur
A chaque génération, son critère de beauté !
Après la course aux ventres plats, l’obsession de la taille fine ou des clavicules saillantes, aujourd’hui, c’est la folie du « thigh gap ». Mais de quoi s’agit-il vraiment ? A la puberté, lorsque le bassin des filles s’élargit et que leurs jambes sont encore fines, un écart se forme entre leurs cuisses.
Cet espace, voué à disparaître à l’âge adulte, est devenu le nouveau cheval de bataille des adolescentes. Et pour le conserver, elles sont prêtes à tout.
S’affamer, se serrer la taille avec une écha rpe, faire du sport intensif ou avaler du coton pour se donner l’impression de satiété, telles sont leurs nouvelles armes pour arriver au thigh gap parfait
. Des préconisations dangereuses, qui circulent sur le web (nb. Un compte twitter a même été créé pour échanger des conseils sur ce sujet http://www.hashtags.org/analytics/thinspiration/), et qui pour des jeunes filles qui ne sont pas encore totalement formées, peuvent avoir des conséquences désastreuses.
Le thign gap, loin d’être un effet de mode, est un phénomène qui prend de l’ampleur et continue sa progression, massivement propagé par les magazines et les stars.
Le thigh gap, un gage de minceur qui rassure
En effet, comme bien des engouements, la tendance du « thigh gap » est relayée par la mode, et notamment par les grandes marques qui n’hésitent pas à affubler leurs mannequins de silhouettes parfaites grâce à, pour ne pas le citer, Photoshop. Certaines célébrités, comme le mannequin britannique Cara Delevingne (photo ci-dessous) sont même idolâtrées pour leur thigh gap.
Selon le psychiatre Christophe Bagot, si ce phénomène existe, se développe et perdure, c’est parce que les jeunes filles ont besoin de se rassurer. Selon lui, après le phénomène de clavicule apparente, le thigh gap permet de mesurer visuellement la perte de poids.
« La recherche de ce creux entre les jambes, présenté comme esthétique, devient alors le pendant « mode » de la vérification par la balance (« je surveille mon poids ») et par la taille de jean (« je me dois d’être capable de rentrer dans un pantalon taille 34 ») ».