Interdiction des tests vs. REACH
L’ironie veut que les associations se sont battu pour que REACH soit un programme fort et ambitieux, afin que les produits chimiques dangereux ne soient pas acceptés. Ainsi des associations comme le WWF ont encouragé la création de REACH en 2006 afin que la présence sur le marché de produits chimiques potentiellement dangereux ne soit pas possible. Ils voulaient que le règlement adopté soit plus ambitieux qu’alors.
Des années plus tard, on constate toujours la présence d’ingrédients nocifs dans les cosmétiques (bon nombre d’allergènes) et la mise sur le marché passe par des tests sur les animaux. Concrètement, la sûreté des produits chimiques est déterminée à partir de données récoltées sur les animaux. Si un produit chimique n’a pas été testé jusque là, il doit faire l’objet de tests, sur des animaux.
8000 nouvelles substances concernées
REACH concerne actuellement 143.000 substances listées. La réglementation concerne tout ingrédient ayant subi un quelconque « traitement chimique« . Les ingrédients naturels n’étaient jusque là pas concernés, mais la nouvelle réglementation va forcer les tests sur les animaux alors que ce n’était pas le cas jusque là. Plus de 8000 ingrédients utilisés dans les cosmétiques sont donc à présents concernés par REACH. Le paradoxe veut qu’un ingrédient naturel (naturel ne veut pas dire non allergène bien entendu) sera donc forcément testé dans le cadre de REACH, donc lié à des tests sur les animaux, pas obligatoires avant le changement.
L’essentiel est la finalité de l’ingrédient, comme le précise l’association Gaia : « c’est la finalité principale de l’ingrédient qui détermine s’il « peut » être testé sur des animaux. En clair, si l’ingrédient en question est produit principalement à des fins cosmétiques, il ne pourra pas être testé sur des animaux. Si en revanche son utilité première est de fournir d’autres industries (produits de peinture, par exemple), mais que secondairement il peut également être utilisé en cosmétologie, alors ces tests seront malheureusement toujours autorisés.«
Tests sur les animaux : la lutte n’est pas terminée
La fin des tests sur les animaux a de toute façon ses limites, les sociétés européennes commercialisent (et fabriquent des cosmétiques dans ce but) déjà massivement en dehors de l’UE. La Chine, par exemple, impose des tests sur les animaux avant toute commercialisation.
Les méthodes de tests alternatives, elles, ne sont pas mises à jour sur le site de REACH depuis 2007, soit la date de sa création. Il existe pourtant bon nombre d’alternatives à l’expérimentation sur les animaux.
Il s’agit donc de continuer de faire pression afin de réexaminer REACH. Une pétition est disponible en français : http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/reach-non-aux-tests-sur-les-animaux-oui-%C3%A0-la-biologie-moderne
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illustration : © CC, Novartis AG