
Depuis 50 ans, l’usine Tefal, emblématique de la commune, a rejeté des PFAS dans l’environnement. Si l’entreprise affirme ne pas avoir enfreint les normes environnementales qui étaient en vigueur à l’époque, les taux relevés dans les eaux locales figurent parmi les plus élevés de France, alimentant la controverse.
Des polluants omniprésents et dangereux
Les PFAS sont des composés utilisés dans divers produits industriels pour leurs propriétés résistantes aux graisses, à l’eau et à la chaleur. Cependant, leur stabilité chimique, qui les rend inaltérables, provoque une accumulation persistante dans l’environnement et les organismes vivants. Parmi ces composés, le PFOA, utilisé par Tefal jusqu’en 2012, est classé cancérogène depuis 2023 et lié à des maladies graves comme le cancer des reins ou des testicules.
À Rumilly, des prélèvements effectués dans le lac des Pérouses et les nappes phréatiques révèlent des concentrations de PFOA largement supérieures aux normes sanitaires, révèle France 2 dans son grand reportage sur le sujet. Bien que la baignade y soit encore autorisée, l’eau potable a dû être raccordée au réseau du Grand Annecy, après des décennies de consommation d’eau contaminée. Les maraîchages locaux, également touchés, suscitent des inquiétudes quant à la sécurité alimentaire.
Le PFOA a été repéré dans le sang des habitants
Pendant des années, Tefal a rejeté des boues contaminées, accumulant 30.000 m³ de déchets dans plusieurs sites de Rumilly. Ces dépôts, enfouis sans précautions, continuent de polluer les eaux souterraines. Face aux accusations, Tefal insiste sur le respect des normes et l’arrêt du PFOA avant même son interdiction mondiale en 2020. L’entreprise finance partiellement des solutions comme les filtres à charbon pour l’eau potable, mais l’ampleur de la dépollution reste incertaine.
Les habitants, menés par des associations locales, appellent à des études épidémiologiques pour évaluer les impacts sanitaires de cette pollution historique. Les résultats préliminaires montrent des niveaux de PFOA dans le sang des habitants bien au-dessus de la moyenne nationale, renforçant les appels à la transparence et à la responsabilité industrielle.
Illustration – @reporterre
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